Sans président depuis le 25 mai 2014, le Liban n’arrive toujours pas à trouver un remplaçant au général Michel Suleiman. Les « grands joueurs » sur la scène libanaise ne se sont toujours pas mis d’accord sur un successeur. D’ailleurs, le bloc maronite dont est issu normalement le président de la république est toujours divisé entre Sami Geagea, président des Phalanges libanaises, le poulain du sunnite Sâad Harriri adoubé par les Saoudiens, et Soleimane Jr Frangié, patron des brigades Marada, le candidat du Hezbollah soutenu par les Iraniens et les Syriens.
Perte d’influence
Et pour la première fois depuis des années, la France ne joue plus aucun rôle même marginal dans le rapprochement des points de vue des différents protagonistes. D’habitude, Paris avait son mot à dire aussi bien auprès des maronites dont une grande diaspora vit en France qu’auprès des sunnites, notamment le clan Hariri. En outre, l’Elysée qui était très écouté par Bkerké, siège du patriarche maronite, n’a plus de « liens intimes » avec le nouveau patriarche Bechar Boutros Rahi qui a remplacé en 2011 le cardinal Nasrallah Boutros Sfeir, « ami proche » de la France.
Cette perte d’influence française au Liban n’a justement pas facilité la résolution de la crise institutionnelle à Beyrouth. « Le temps où Paris jouait au juge de paix en temps de crise est complètement révolu », se lamente un ancien ministre libanais aujourd’hui installé dans la capitale française, avant d’ajouter pessimiste « le Liban est maintenant livré aux fanatiques chiites et sunnites qui vont dépecé un pays déjà profondément divisé ».