L’ancien ministre d’Etat de Nicolas Sarkozy, Jean Louis Borloo, avait trouvé le filon pour voyager gratos en Afrique, boire du champagne dans les ambassades et rencontrer les autorités locales au plus haut niveau. Ce bateleur surdoué expliquait aux innombrables micros tendus vers lui qu’il allait électrifier l’Afrique. « J’ai réuni les conditions pour faire passer le taux d’électrification du continent de 30 % à 80 % d’ici à 2025 « , assurait-il sous les hauts plafonds de sa fondation « Energies pour l’Afrique », abritée dans le 8e arrondissement de Paris
Joker électoral
Bénéficiant des moyens de l’Etat français et de l’onction de Hollande qui voyait en lui un utile joker électoral, Jean Louis Borloo a été traité, le temps de sa mission, comme un chef d’Etat. On l’a vu tutoyer les Présidents africains au lourd passé en matière de droits de l’homme, mais peu importe, l’électrification des ténèbres africaines, laissait-il entendre, vaut bien quelques entorses aux grands principes.
Quand son projet de l’électrification sera-t-il mené à bout? Comment se fait-il qu’avant la Révélation faite à Jean Louis, les experts de l’Afrique, de la Banque Mondiale aux groupes privés, tel Bolloré, n’aient pas trouvé la solution miracle au développement de l’Afrique? Autant de questions que notre promeneur africain a habilement botté en touche.
La réussite de son projet, a-t-il laissé entendre, dépend d’un formidable effort financier européen qui seul lui permettrait d’atteindre ses objectifs. Mais hélas, en période de vaches maigres budgétaires et de crise européenne, on attendra longtemps un tel programme. Adieu veaux, vaches et électrification du contienent africain…
L’essentiel n’était pas là, il était juste de distraire un de nos hommes politiques en mal d’un supplément de reconnaissance.
Ségolène sur les traces de Borloo
Ségoléne Royal, ministre de l’environnement, va désormais être entre deux avions en sa qualité de responsable de la COP 21. Cette semaine, l’Ex de François Hollande voyage en Afrique, demain ce sera l’Asie, qu’elle aime beaucoup. Cette COP 21 est décidément une bien belle chose.
Pendant ce temps là, Barbara Pompili, la secrétaire d’Etat chargée des négociations internationales en matière de climat, fait les cent pas à la recherche d’un bureau. Son agenda hebdomadaire? Il est consternant, il n’y a rien.