Le 5 septembre 2025, le parlementaire Biram Dah Abeid, figure de proue de l’opposition en Mauritanie, député mauritanien et président de l’Ong Initiative de Résurgence Abolitionniste (Ira) qui dénonce inlassablement la situation des descendants d’esclaves dans son pays et s’inquiète des déplacements de population au Sahel, a signé une lettre ouverte où il demande, à l’Onu et aux autorités du Mali, de la Mauritanie, de l’Algérie et de la Fédération de Russie, d’assurer la protection du leader soufi Ahmedou Ould Hamahoullah, désormais sous la menace de l’insurrection islamiste, qui vient d’installer un blocus, autour de Nioro, son fief. La correspondance réclame, également, une réunion du Conseil de sécurité et une aide d’urgence aux pays confrontés à l’afflux de réfugiés fuyant les guerres du Sahel.
« Je m’adresse à vous, en ce moment de péril collectif, au sud du Sahara. L’insurrection jihadiste met en danger de faim et de mort, des villages, des villes et des populations non combattantes et dépourvues d’armes.
En Mauritanie, et depuis quelques jours, une grande inquiétude et un état de consternation se sont emparés du peuple, dont je suis l’un des représentants. La ville pieuse de Nioro du Sahel, proche du flanc sud de la frontière, devient l’objet d’une stratégie de siège hautement préjudiciable à la survie de ses habitants.

Des milliers de civils, à l’instar de leurs compatriotes au centre et à l’ouest du Mali, y courent désormais un risque grandissant de pénurie, de tuerie et d’assassinats ciblés. Le chef spirituel soufi, Cheikh Mohamedou Ould Cheikh Hamahoullah, sommité religieuse de la sous-région, se trouve sous la menace d’une prise d’otage ou, pire, d’une élimination physique.
Des déplacements massifs de population
En conséquence, nous vous demandons de faire diligence aux fins de déclencher les étapes de la riposte que requiert la gravité du présent appel :
– Une action rapide et concertée visant à desserrer l’étau sur les populations de Nioro ;
– Une opération spécifique en vue d’assurer la garde rapprochée du Cheikh et des siens ;
– Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’Onu, prélude à la convocation, dans les meilleurs délais, d’une conférence internationale, qui décidera, a minima, de l’aide humanitaire aux pays exposés à l’imminence d’un débordement par les déplacements massifs de réfugiés. »