Biens mal acquis de Guinée, le jugement de Salomon

Dans l’affaire dite  » des Biens mal acquis » en France, la Cour d’appel de Paris a légèrement accentué, le 10 février 2020, les condamnations qui avaient être prononcées, en première instance, à l’ encontre de Teodoro Nguema Obiang Mangue, appelé « Teodorin », Vice-président de la Guinee équatoriale.

Le pire pour Teodorin Obiang a été évité. Après de nombreux échanges diplomatiques, cette affaire qui nuit aux relations entre la France et le petit pays d’Afrique centrale, qui regorge de ressources naturelles, a finalement trouvé un épilogue qui devrait satisfaire les deux Etats concernés.

Le Parquet ignoré

Les juges d’appel n’ont pas suivi les réquisitions du procureur qui demandaient une condamnation à quatre années de prison ferme. Les condamnations à trois années de prison avec sursis et la confiscation des biens ont été confirmées, avec la forte probabilité de sortir de ces biens confisqués, le bel immeuble de 4 000 m2 de l’avenue Foch à Paris, avec ses joyaux de biens mobiliers. En effet, la Cour internationale de justice avait jugé que cet immeuble pouvait prétendre à la protection diplomatique, en raison de son affectation conforme à la Convention de Vienne.

Seule la condamnation à 30 millions d’euros d’amende a finalement été aggravée, car elle n’est plus assortie du sursis.

Toutefois, cette somme ne devrait pas grandement affecter le train de vie du jet-setter Teodorin, qui n’avait pas pris la peine de se présenter à l’audience.

Les faveurs du FMI

Avec son père, doyen des chefs d’Etat africains, il pourra continuer de plaider auprès du FMI la lutte contre les inégalités et contre la corruption, ce qui a conduit le FMI à accorder généreusement à la Guinée équatoriale, le 19 décembre 2019, un prêt de 280 millions de dollars.

Un décaissement de 40 millions de dollars, soit un peu plus que les 30 millions d’euros d’amende, a été immédiatement accordé, avec les encouragements du Chinois, Tao Zhang, le directeur général adjoint du FMI.

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)