Libération est mis en cause par le Parquet national financier pour l’organisation d’un colloque à Libreville en 2015 qui aurait donné lieu au versement de trois millions d’euros de commissions discrètes. Christophe Deloire, patron de Reporter Sans Frontières, avait lui aussi cautionné Ali Bongo en lui rendant visite. Voici l’article qu’écrivait à l’époque Jacques Marie Bourget pour s’interroger sur de telles pratiques
L’excellent Robert Ménard n’avait pas réussi à tuer complètement Reporters Sans Frontières, Deloire, son successeur devrait arriver à achever l’ONG. Pour mesurer où en sont rendus les héritiers du maire de Béziers, il suffit de lire ce compte rendu publié par la « presse » gabonaise :« Le Président Ali Bongo Ondimba a reçu en audience vendredi 8 février 2013 une délégation de Reporters Sans Frontières conduite par son secrétaire général Christophe Deloire, accompagné du responsable Afrique de l’organisation, Ambroise Pierre, en présence du président du Conseil national de la Communication, Guy-Bertrand Mapangou. Le Chef de l’Etat gabonais, qui a exprimé ses remerciements à RSF venu en mission d’enquête au Gabon à l’invitation des plus hautes autorités, s’est félicité de la diversité de la presse nationale tout en affichant sa détermination à voir évoluer le cadre législatif dans lequel évolue la profession, dans l’objectif d’une moralisation des activités. Ali Bongo Ondimba a affirmé sa détermination à garantir la liberté de la presse et a sollicité Reporters sans frontières pour accompagner les évolutions au Gabon. »
Joffrin Deloire, une belle paire
Voilà, vous avez bien compris, tout comme Laurent Joffrin, le directeur de Libéraion, organise un « Forum » qui n’en est pas un, Christophe Deloire fait la manche auprès d’Ali Bongo, ce qui n’est pas rien. Ce suicide politique mérite une explication, un brin d’histoire.
RSF, avec Ménard, est devenu un monstre économique. Se mêlant de tout, pressant les récalcitrants, ceux qui ne voulaient pas aisément cracher leur obole, l’association est devenue une PME qui, pour survivre, est obligée de dépenser plus de la moitié de ses revenus dans sa propre pub. On dépense beaucoup d’argent pour recevoir de l’argent, c’est un mouvement perpétuel. Avec ce système, en se gardant de dire le moindre mal de ce qui se passe en France, RSF est devenue une éolienne, une machine à fabriquer du vent auto publicitaire.
Mieux, Napoléon perçant sous Bonaparte, Ménard n’a jamais été chiche sur l’origine des sous. Ainsi il a aussi bien empoché les dollars de la NED (National Extension of Democraty), c’est-à-dire une annexe de la CIA, que ceux de riches exilés cubains de Miami, c’est-à-dire une autre succursale de la même boutique. Ainsi RSF, plutôt que d’aider financièrement des journalistes ou des entreprises de presse combattant pour la liberté là où ils sont, s’est contenté de préserver son propre mammouth. L’éléphant que Deloire s’en va faire paitre au Gabon. Pays où l’herbe est verte et la liberté grande.