Il faut le dire sans détour: la réaction de l’Afrique et du reste de la communauté de la communauté internationale n’est pas à la hauteur de la tragédie qui frappe le peuple burundais. Là-bas, la violence a franchi un nouveau seuil le week-end du 12 décembre 2015 avec le massacre d’une centaine de personnes, tuées pour la plupart d’une balle dans la tête avec les mains entravées par l’arrière, dans les quartiers dits contestataires de Bujumbura.
Et ce forfait n’a été commis ni par Daesh, ni par AQMI, ni par Boko Haram. Mais par l’armée nationale, la police burundaise et les services de renseignement du pays dévoyés de leur mission par le président Pierre Nkurunziza, déterminé à rester au pouvoir sur des milliers de cadavres de ses compatriotes. Parce que ce pouvoir-là a perdu la raison depuis très longtemps, parce que si rien n’est fait ici et maintenant ce sera trop tard demain, l’Afrique d’abord et le reste du monde ensuite doivent porter assistance au peuple burundais en danger.
Syndrome du génocide rwandais
Le temps de la parole est dépassé au Burundi, celui des menaces également. Face à un régime autiste, il ne reste plus que les grands moyens : la poursuite un jour de tous les responsables et commanditaires des massacres devant la justice internationale et dès maintenant une intervention militaire avec ou sans l’accord des Nations unies. L’urgence de protéger les Burundais dans leur pays contre un régime qui a perdu toute trace de légitimité passe avant le formalisme juridique qui impose de demander le feu vert du Conseil de sécurité pour une intervention militaire extérieure. Si nous ne faisons rien, l’histoire nous jugera pour cette indifférence criminelle qui donne à penser que la vie d’un Burundais n’a pas autant de valeur que celle d’un ressortissant occidental tué par un groupe terroriste. Ce qui s’y passe est d’autant plus inacceptable que ce sont ceux-là mêmes qui sont censés protéger qui tuent !
En tout cas, les appels au secours du peuple, les alertes des médias sur ce massacre à huis-clos nous privent de l’argument de l’ignorance. Agissons maintenant pour ne pas regretter demain. C’est ce qu’on avait manqué de faire pour le génocide rwandais de 1994. L’histoire va-t-il se répéter justement aux voisinages immédiats du Rwanda ?