Selon plusieurs sources, des miliciens russes de Wagner ont pris le contrôle vendredi de la mine d’or artisanale de N’Tillit, près d’Intahaka, à 80 km au sud-ouest de Gao. Ils n’ont pas chassé les orpailleurs et les commerçants sur place mais la peur qu’inspire la société russe de sécurité va s’en aucun doute s’en charger.
La mine était gérée depuis près de trois ans par les mouvements signataires des accords d’Alger, dans un consensus avec les populations locales et le Groupe de Soutien à l’Islam et aux musulmans affilié à Al Qaida. Ce dernier jouissait des facilités logistiques disponibles sur place – carburant, vivres, eau – dans le cadre d’un accord de non agression. La sécurité du site contre les bandits et l’Etat islamique, qui a un temps tenu la zone, était assurée par les groupes armés du nord. Après la prise de Kidal, en novembre, la gestion de la mine avait échu au GATIA, le groupe armé loyaliste imrad. Le général Elhadj Gamou, figure fondatrice du GATIA et gouverneur de Kidal, ne s’est pas opposé à ce changement de tutelle.
Depuis la découverte d’un filon d’or du Soudan à la Mauritanie il y a plus de dix ans, des sites aurifères artisanaux et industriels sont désormais exploités partout dans le Sahara et le Gourma, la région que se partagent le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Le Burkina Faso a annoncé en novembre dernier la construction d’une usine de raffinerie d’or.
Selon les chiffres de l’ONUDC (Office des Nations unies contre la drogue et le crime organisé), 228 tonnes d’or sont officiellement produites au Burkina Faso, au Mali, au Niger et en Mauritanie. Il faut y ajouter plus d’une centaine de tonnes issue des mines artisanales et versées dans l’économie informelle.