Privés de visa pour l’Algérie, les journalistes du Monde ont fait les frais de la colère de Saïd Bouteflika, le frère du président algérien, outré par la couverture du scandale des Panama papers dans lequel le chef de l’Etat est impliqué.
C’est la colère de Saïd Bouteflika, le frère du président Abdelaziz qui est à l’origine de la réaction très hostile des autorités algériennes contre le quotidien « Le Monde ». Dans l’entourage de la présidence algérienne, on murmure que Saïd Bouteflika, influent conseiller de son frère, a en effet été saisi de colère face à la une du « Monde » consacrée au scandale des « Panama Papers ». Cette dernière faisait apparaitre la photo de son frère aux côtés d’autres personnalités impliquées dans l’affaire.
Atteinte à la dignité
Malade et très affaibli depuis plusieurs jours, Saïd a voulu, soulignent nos sources, protéger encore le président de l’impact de ce scandale qui aurait pu détériorer davantage son moral et sa santé. C’est dans ce contexte que le petit frère a demandé au ministre des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, de convoquer l’ambassadeur français pour protester contre ce qu’il a qualifié d’atteinte « à la dignité » du Président.
Les manoeuvres politiques contre Le Monde ont commencé rapidement et Abdelmalek Sellal, le Premier ministre, s’est senti contraint de suivre le mouvement en apportant une mise au point en pleine conférence de presse animée conjointement avec Manuel Valls à Alger. La vengeance de Said Bouteflika a provoqué un ressentiment anti-français au sein de tout le régime algérien. Il aura fallu l’intervention directe de Manuel Valls pour que cette page puisse être tournée.