Un groupe rebelle attaque l’oléoduc du Niger

Le président du Front Patriotique de Libération

Le Front patriotique de Libération, un groupe rebelle installé entre le nord du Niger et le sud de la Libye, affirme avoir mis hors d’usage un tronçon de l’oléoduc « à titre de premier avertissement à la junte de Niamey », dans un communiqué diffusé mardi. 

Le groupe armé est en butte avec les autorités nigériennes depuis le renversement de Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier, et réclame le retour à l’ordre constitutionnel.

Après avoir attaqué en février un convoi escorté par l’armée dans le nord du Niger, au prix de plusieurs morts dans ses rangs, il resserre ses menaces contre les installations pétrolières, qu’il a touchées pour la première fois dans la nuit du 16 au 17 juin. La communauté des éleveurs nomades toubous, dont se revendique le FPL, est très présente dans la région située à l’extrême-est du Niger où est extrait le pétrole brut. Une rébellion toubou y a été active dans les années 1990. 

Interpellation de la Chine

« Le FPL rappelle au partenaire chinois son exigence de voir annuler le prêt de 400 millions de dollars promis aux putschistes de Niamey, faute de quoi toutes les installations pétrolières seront paralysées au cours des prochaines actions », poursuit Mahamoud Sallah, le président du groupe, dans son communiqué. La Chine a versé une avance de 400 millions de dollars en échange de 80% de la part nigérienne du brut exporté à partir du Bénin. Mais les tensions entre le Niger et le Bénin sont à leur comble, ce qui freine considérablement l’évacuation de l’or noir pour le moment. 

« Le FPL demande à tous les usagers de la route de ne plus emprunter, pour leur propre sécurité et celles de leurs biens, le tronçon N’Guigmi-Koulélé et Zinder-Jaouro », conclut le communiqué.  

Koulélé abrite la station initiale de l’oléoduc, qui s’achève dans le port de Sèmè, au Bénin, à 2000 km de là. 

Le Niger a annoncé récemment la création d’une unité militaire dont la mission sera de sécuriser le pipeline. Le 12 juin, dans la région de Dosso, près de la frontière du Nigéria, des assaillants qualifiés de bandits armés ont attaqué un autre tronçon, sans l’endommager, et tué six soldats dévolus à la garde de l’installation pétrolière.  

 

Niger, accrochage dans le nord entre l’armée et un groupe rebelle