
La relation se tend entre Donald Trump et Benjamin Netanyahu à propos de l’Iran. Après que la cinquième session de pourparlers entre Iran et Etats-Unis s’est récemment conclue à Rome, sans résultats probants, le chef de l’exécutif américain et le premier ministre israélien ont eu des échanges téléphonique « tendus » au sujet du nucléaire iranien, rapporte le New York Times.
« Alors que l’administration Trump s’efforce de négocier un accord sur le nucléaire avec l’Iran, le premier ministre Benjamin Netanyahu a menacé de compromettre ces pourparlers en bombardant les principales facilités nucléaires iraniennes », rapporte le New York Times. Une menace qui, selon des sources « bien informées » du grand quotidien new yorkais, a fait l’objet d’échanges téléphoniques « tendus » entre les deux dirigeants au lendemain de la tournée proche orientale de Trump, voyage au cours duquel le président américain avait snobé son « allié » israélien…
La question en suspens, source de désaccords entre Trump et Netanyahu, est celle, cruciale, de permettre ou non au régime des mollahs de continuer à enrichir de l’uranium. Ce qui était présenté, jusqu’à présent, par Washington comme une « ligne rouge » dans les négociations irano-américaines pourrait en effet évoluer, suscitant l’inquiétude des Israéliens : Trump a déclaré début mai qu’il n’avait « pas encore décidé » s’il accepterait que Téhéran puisse continuer à enrichir de l’uranium. Une telle option permettrait aux Iraniens, à terme, d’utiliser un tel processus à des fins d’assemblage d’une bombe atomique.
Pour Israël, une telle option n’est même pas envisageable et l’option militaire reste d’actualité. Trump n’est pas d’accord et l’a fait savoir, mercredi, lors d’une séance de question réponse avec la presse : « Je lui ai dit [à Netanyahu] que [bombarder l’Iran] serait inapproprié car nous sommes très proches d’une solution [ avec Téhéran].
En réalité les spécialistes de la question estiment que l’on est encore très loin du compte, car l’épineuse question de l’enrichissement – une autre ligne rouge, mais pour l’Iran cette fois, qui refuse d’y renoncer- risque de faire traîner les choses. Washington et Téhéran pourraient s’en tenir une déclaration de principes sur les quels les deux parties s’accordent avant d’annoncer que se poursuivront plus tard des pourparlers…
Le Wall street Journal vient par ailleurs de publier un article citant l’ancien directeur du Conseil national de défense israélien, Avner Golov, dont l’analyse résume les appréhensions israéliennes : » Nous craignons que Trump veuille à tout prix un accord et que l’Iran cherche à gagner du temps, ce qui déboucherait sur un accord n’adhérant pas au principe du zéro enrichissement ».
Même si certains, en Israël, poussent Netanyahu à bombarder les sites nucléaires iraniens sans l’aval de Washington, l’expert israélien Raz Zimmt, chercheur à l ‘Institut des études de sécurité nationale de Tel Aviv estime, toujours dans le « WSJ » que « Israël ne va pas choisir l’option militaire sans l’accord des Américains. Du coup, [les Israéliens] sont inquiets pour une double raison : l’accord [entre Américains et Iraniens] ne sera pas ce qu’ils souhaitent et, ensuite, nous aurons manqué l’occasion , [en ne bombardant pas], de résoudre la question du nucléaire iranien »…
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