Sommet de la Francophonie : des couacs et des absents

Après trois ans d’absence liée à la pandémie et à de multiples embûches du côté de l’organisateur tunisien, le Sommet de la Francophonie a pu se tenir à Djerba les 19 et 20 novembre.

Sans surprise, Louise Mushikiwabo, l’anglophone à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a été reconduite à son poste pour quatre années supplémentaires. Officiellement, c’est une réussite : « Je dis que c’est un succès » clame la patronne rwandaise de l’organisation et d’ajouter « la langue française avance, en termes de locuteurs, grâce à la démographie galopante en Afrique qui a 32 membres sur 88, c’est le bloc le plus important de la Francophonie. » Excepté que sur les 300 millions de francophones, il en manquait plus de la moitié sur la photo finale.

73 millions de francophones exclus

En raison des coups d’Etats survenus au cours des deux dernières années en Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso, le Mali, la Guinée Conakry et le Tchad ont été suspendus des instances de l’OIF. Ce qui représentent près de 73 millions de personnes dont le français est la langue officielle.

En outre, la République Démocratique du Congo représentée par son Premier ministre, Jean-Michel Lukonde n’a pas voulu être présente sur la photo de famille pour ne pas être vue aux côtés du Président rwandais Paul Kagamé. Ce qui est, somme toute, légitime puisqu’elle subit une agression territoriale dans l’Est du pays du groupe armé M23, soutenu par Kigali. Les 93 millions d’habitants congolais n’étaient donc pas représentés.  Les événements en RDC ont d’ailleurs pesé sur le climat de ce sommet dont, contrairement aux habitudes, toutes les réunions importantes ont été tenues à huis clos.

La représentante personnelle de Macron, Leila Slimani, a éclipsé la secrétaire d’État franaçise

Autre grande absente, la secrétaire d’Etat française à la francophonie, Chrysoula Zacharopoulou, physiquement à Djerba, mais privée de parole. Il faut dire que le dernier discours de la gynécologue franco-grecque, en octobre au dernier Sommet de la paix de de la sécurité à Dakar est très loin d’avoir fait l’unanimité. S’exprimant avec un accent grec très prononcé et multipliant les erreurs de grammaire et de syntaxe, celle qui a obtenu la nationalité française juste après sa nomination au gouvernement comme secrétaire d’Etat à la francophonie, avait mis mal à l’aise toute l’assistance. Français et Africains très attachés à la belle langue française en étaient restés ébaubis. Ceci explique donc cela.

Emmanuel Macron a préféré mettre en avant sa représentante personnelle pour la francophonie, l’écrivaine Leïla Slimani, qui représente la jeunesse dorée casablancaise des bords de Seine. Les français parlent aux Français.f

 

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)

2 Commentaires

  1. Encore un machin pour continuer à dominer les africains. Je ne comprendrai jamais cette mentalité de sous développé. Réveillez-vous vous êtes des hommes comme tout le monde et dites non la domination.

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