Sommet arabe, un grand mystère sur la présence de Mohammed VI à Alger

Ce lundi 12 septembre humide et chaud, les diplomates étrangers et les hauts fonctionnaires de l’administration chérifienne s’apprêtent à quitter leurs bureaux quand sur leur smartphones prennent subitement un sacré coup de chaud. Deux supports de presse connus pour leur grande proximité avec les cercles influents au Maroc viennent de lancer une véritable bombe : le roi Mohammed VI assistera au sommet arabe d’Alger le 1er et le 2 novembre.

Un article de Karim Douichi à Rabat

Alors que les relations entre les deux grands pays du Maghreb connaissent, ces dernières années, des pics tensions sans précédent, les « fuites organisées » dans Jeune Afrique et Asharq Al Awssat laissent les commentateurs politiques marocains sans voix. Et les questions fusent dans les salons. Le roi va-t-il réellement se rendre à Alger ? Doit-il s’y rendre alors que les relations diplomatiques sont coupées entre les deux Etats depuis août 2021 ? S’agit-il d’un ballon d’essai ou les deux publications ont été induites en erreur ?

L’annonce des deux journaux a suscité le même émoi à Alger où personne ne s’attend à une venue du roi du Maroc en Algérie, surtout pas avec des frontières terrestres fermées depuis une trentaine d’années et l’interdiction faites par les autorités algériennes de tout vol en provenance ou allant vers le royaume voisin. D’ailleurs, il y a quelques mois les Algériens soucieux d’organiser le sommet arabe s’étaient rendus aux arguments de l’Arabie Saoudite et avaient, contraints, accepté d’inviter le roi Mohammed VI…en souhaitant juste recevoir comme représentant le Maroc, son ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita.

L’hommage d’Alger 

Il faut dire que ce n’était pas là la seule concession algérienne. Lors de la récente réunion de la Ligue arabe au Caire, les Algériens ont signé un communiqué final rendant hommage aux efforts consentis par le comité Al Qods et son président Mohammed VI en faveur de la cause palestinienne. Un geste qui n’est pas passé inaperçu à Rabat.

Alors si le roi du Maroc accepte de se rendre à Alger –sa seule et dernière visite dans ce pays date de 2005 lors d’un autre sommet arabe- s’agit-il de tractations secrètes dans les coulisses ayant menées à un arrangement ? Ou bien de l’initiative d’un Mohammed VI fidèle à sa stratégie de main tendue vers l’Algérie qu’il n’a de cesse de répéter dans ses discours officiels ?

Tapis rouge

Jusque-là rien n’est sûr. Mais, si le monarque alaouite se rend le 1er novembre à Alger, les dirigeants algériens et à leur tête le président Tebboune seraient obligés de lui dérouler le tapis rouge à sa descente d’un avion venant directement de Rabat. Une situation qui serait certes cocasse, mais qui pourrait comme l’espèrent beaucoup déboucher sur un dégel des relations entre les deux pays.

 

 

2 Commentaires

  1. Tant que les généraux et l’institution militaire règne en force sur ce pays , rien de nouveau ne se produira ; et de cela j’en suis convaincu. La question( pour eux ) du Sahara marocain ne se réglera pas non plus . Donc statu quo jusqu’à l’élimination de ce régime militaire qui empêche toute possibilité d’aller de l’avant pour les différents pays du Maghreb. Donc point de visite du Roi . Je suggère qu’on envoie MR Hilale , l’ambassadeur de Sa Majesté aux nations unis .

  2. Rien du tout, il ne viendra pas. S’il ne se déclare pas tout de suite c’est parce qu’il doit sauver le choux et la chèvre: refuser de venir en justifiant des raisons urgentes et ainsi satisfaire aux conditions supérieures de la ligne stratégique

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