En juin dernier, dans un reportage consacré à Bahreïn, Mondafrique annonçait que le seul quotidien indépendant de l’île, Al Wasat (35 000 exemplaires) avait été suspendu. Le motif ? il aurait consacré un article aux manifestations à Al-Hoceima au Maroc. Ce texte « compromettrait les relations du Royaume de Bahreïn avec d’autres pays » et il contiendrait une « diffamation d’un pays arabe frère ». C’était la quatrième fois que cette publication était suspendue depuis 2011.
Cette fois, confrontée à une suspension « jusqu’à nouvel ordre », la direction d’Al Wasat a décidé de fermer définitivement boutique. Le conseil d’administration a mis fin aux contrats de travail de ses 185 salariés.
Une dictature sunnite
Dirigé par Mansoor Al-Jamri, l’un des plus prestigieux journalistes du pays, Al Wasat était la seule publication à ne pas chanter quotidiennement la gloire de la royauté sunnite. Minoritaire (30% de la population) les sunnites accaparent pratiquement tous les postes importants de Bahreïn. Si Mansoor al-Jamri est issu d’une grande famille chiite, son épouse Rem Khalifa, également journaliste, est sunnite.
Dorénavant, il n’y aura plus qu’un seul son de cloche dans tout le royaume : les gentils, ce sont les sunnites. Les fauteurs de troubles, ce sont les chiites, manipulés par les Iraniens…