Présente tout à tour au Sénégal et au Cameroun en ce printemps 2019, Ségolène Royal, présidente de la Cop 21, milite pour le changement climatique en Afrique.
Ambassadrice des Pôles arctique et antarctique, Ségolène Royal n’oublie pas ses engagements climatiques, notamment en Afrique. Souvenons nous que, durant le quinquennat de François Hollande, l’ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2007 avait multiplié les contacts avec les Africains pur les convaincre des enjeux de la Cop 21.
Cette native de Dakar est une des rares personnalités politiques françaises à être présente régulièrement chez ses amies africaines qui accueillent chaleureusement leur « soeur » Ségolène. Ce qui vaut à cette ambassadrice très politique de représenter parfois Emmanuel Macron en Afrique. Ce qui agace les vieux routiers du Quai d’Orsay qui préfèrent les canaux de communication plus classiques avec les régimes en place, comme Mondafrique l’avait relevé.
A l’écoute du Sénégal
Début avril, Ségolène Royal passait trois jours au Sénégal. L’objectif premier de ce déplacement, préparé avec le Quai d’Orsaay, était d’abord de représenterEmmanuel Macron à l’investiture de Macky Sall, avec qui elle s’entretenait en tète à tète. Nicolas Sarkozy, dont la proximité avec le chef de l’état sénégalais est également réelle, fit également, à cette occasion, le voyage sénégalais, mais essentiellement pour relancer son business. L’ancien Président, venu en coup de vent, ne prenait d’ailleurs pas même la peine d’assister à la cérémonie d’investiture de Macky Sall. Il n’est pas sur que Robert Bourgi, figure écornée de la Françafrique, qui l’accoplpagnait, soit aujourd’hui la meilleure des cartes de visite.
Ségolène Royal profita de sa présence au Sénégal pour inaugurer des maternités solaires en Casamance, débattre avec des expers de la restitution des biens culturels et tenir une conférence sur les accords de Paris devant les futurs hauts fonctionnaires de l’ENA sénégalaise. En janvier déja, l’ancienne ministre s’était rendue au Sénégal pour participer à une conférence internationale sur « l’émergence de l’Afrique ».
Sur les pistes africaines
Après le Sénégal, le Cameroun, où Ségolène Royal se rendait toujours en avril. En 2018, la présidente de la Fondation ‘’Désirs d’avenir pour la planète’’ lançait en effet un projet dénommé : ‘’Sécurité des femmes et filles par l’équipement en énergie solaire des maternités’’.
La gestion du projet est confiée à dix communes camerounaises. Ce qui va permettre aux communes camerounaises, sous la conduite des femmes maires, d’entrer de plain-pied dans l’usage des énergies dites propres. À travers ce projet énergétique, les camerounaises enceintes pourront accoucher sans péril. L’éclairage et la conservation des médicaments pourront être assurés de manière dans les centres de santé aidés, comme l’explique la maire de Bangangté Célestine Ketcha Courtès : «un enfant qui voit le jour dans l’obscurité parce que le centre de santé n’est pas éclairé est un enfant qui engage mal sa vie».
Une politique des petits pas
Discrètement mais efficacement, Ségolène Royal cultive de bonnes relations aussi bien avec les représentants de la société civile qu’avec les autorités en place. Autant de liens qui tissent une relation franco-africaine tournée vers les problématiques du développement, délaissées depuis la suppression en 2017 du ministère de la coopération, un concept oublié.
La politique africaine de Jean Yves Le Drian, tout à tour ministre de la Défense puis des Affaires Etrangères, a donné, hélas, les clés du contient à l’armée française. Les velléités du Président français de mettre en avant les objectifs d’éducation et de formation se sont traduites par une hausse drastique des droits d’inscription des étudiants africains en France.
Autant dire que les signaux envoyés par la France vers la société civile africaine se font rares.
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