Censée apporter des retombées concrètes pour l’industrie française, la visite du ministre de la Défense d’Arabie Saoudite, le prince héritier Salmane, à l’Elysée le 1er septembre, n’aura été qu’un mirage de promesses. Hormis le financement, à hauteur de trois milliards de dollars, des achats de l’armée libanaise à la France, les grands projets commerciaux lancés avec le royaume saoudien restent à l’état de blocage. Un désaveu de taille pour l’ambassadeur français à Riyad qui a longtemps chanté les louanges des pétrodollars.
Les plus gros tambours et les plus sonnantes trompettes ont été mobilisés pour recevoir Salman d’Arabie Saoudite le 1 septembre à l’Élysée, et les plus épais tapis bien sûr. Tout cela pour accueillir un prince intellectuellement très fatigué et qui, pour seul pouvoir, n’a que le hasard d’être né frère du roi. D’ailleurs, pour veiller à ce que Salman ne se laisse aller à la moindre initiative, il est en permanence suivi par un « conseiller » qui exerce sur lui un rôle de tuteur. Pis, Salman n’est pas venu à Paris en « visite officielle », il se trouve simplement que, hasard, de retour de vacances en Espagne, le frère du roi a fait un stop pour passer et check up médical à Paris. Voilà donc l’origine et la cause de la nouvelle prosternation de Hollande vers les hommes de La Mecque.
Mirages d’Arabie
Un président français qui, en dépit de deux voyages à Riyad n’a pas encore compris qu’au-delà d’un achat de matériel militaire français destiné à équiper l’armée libanaise -une facture de 3 milliards de dollars- il n’y aura pas un kopek de plus pour Paris. Donc, pas un sou pour les Rafales ni les centrales nucléaires d’EDF dont le dossier est bloqué en raison d’un procès attenté à notre électricien par Soorouf, une société saoudienne qui s’estime flouée par Henri Proglio et ses équipes, équipes qui ne peuvent plus mettre un pied en Arabie. Soorouf poursuit EDF devant la justice française pour non respect d’un contrat d’exclusivité, une procédure qui assèche la possibilité de visas saoudiens pour les commerciaux du cher Henri. Alors que dans son coin, pas mécontente d’agir en solo, Areva tente de rester en selle pour la construction des fameuses centrales qui, pour l’instant, restent des mirages… Bref, pour la France en Arabie, en dépit des roucoulades sabre au clair de Hollande, la vie n’est pas facile.
La diplomatie des pétrodollars
Après la Conférence des ambassadeurs, show fabiusien qui s’est tenu au Quai d’Orsay la semaine passée, en ce qui concerne les relations commerciales avec le pays du Prophète, le bilan est faible avec peu d’espoir à l’horizon. Ce pessimisme a fini par semer le doute sur les qualités « d’agent de la France » de Besancenot, notre ambassadeur au royaume enchanté d’Arabie… Voila sept ans que cette excellence, sa femme et son fils s’enracinent dans le tissu économique du royaume… le tout pour pas grand-chose. Pendant longtemps la carrière de Monsieur l’ambassadeur a été, selon le principe du renvoi d’ascenseur, protégée par Emmanuel Bonne, conseiller diplomatique de Hollande pour les Pays Arabes et le Moyen Orient. Un diplomate que Besancenot lui-même a naguère introduit dans la cour des conseillers de l’Élysée. Circonstance aggravante, l’excellence qui représente à l’étranger l’économie tricolore, avait réussi à convaincre Arnaud Montebourg que le sauvetage économique de notre pays passait par le soutien saoudien… L’ambassadeur à l’expérience des promesses non tenues : quand il était en poste à Doha, ce sont ses amis du Qatar qui devaient, alors, faire chanter à nouveau le coq économique français. Un scénario qui a fait pschitt. Pour être juste, il nous faut pourtant citer un partenariat qui fonctionne, celui du jihad : la France expédie des jeunes gens en Syrie où Riyad les finance.