Après plusieurs années de tension avec le régime du président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz Ould, à qui Alger reproche notamment sa participation au G5 Sahel, la diplomatie algérienne revoit sa position.
La première pierre de cet édifice diplomatique concerne l’ouverture d’un point de passage à leur frontière commune, longue de près de 460 km, le premier depuis leur indépendance respective. Ce passage se situera à Cheggatt, dans l’extrême nord-est du pays et permettra à l’Algérie et la Mauritanie d’accélérer leurs échanges. Le président Bouteflika a dépêché son ministre de l’intérieur, Noureddine Bedoui, l’un des poids lourds du gouvernement algérien, pour signer à Nouakchott l’accord de création d’un passage frontalier entre l’Algérie et la Mauritanie. Et à Nouakchott, Bedoui n’a pas fait que célébrer cet accord.
Une pierre dans le jardin marocain
Il a longuement rencontré des hauts responsables mauritaniens notamment le premier ministre mauritanien, Yahya Ould Hademine. En pleine guerre froide avec le Maroc, l’Algérie a décidé de gâter son voisin mauritanien en lui proposant de nombreux projets communs. Le plus symbolique de ces projet est sans doute le choix de la ville de Tindouf, comme point de départ du tronçon routier qui reliera l’Algérie à la ville mauritanienne Zouérate.
Économiquement, l’Algérie se propose d’investir en Mauritanie et de l’épauler contre ses voisins marocains. Alger a promis également à Nouakchott une forte assistance pour lutter contre les réseaux islamistes qui menacent la Mauritanie. Les services algériens vont effectuer durant les mois à venir plusieurs déplacements pour échanger et coopérer avec les militaires mauritaniens. Des opérations communes sur le terrain sont également en cours de préparation.