Quand l’abbé Pierre soutenait Tarek Ramadan et Roger Garaudy

Les zones d’ombre qui entourent la vie de l’Abbé Pierre ne concernent pas seulement le prédateur sexuel qu’il a été. Alors qu’en 1995, Tariq Ramadan, trente-trois ans, époux d’une Française et père d’enfants français, n’était plus autorisé à entrer en France, l’Abbé Pierre prenait sa défense. Au nom de la contribution de ce dernier aux relations entre christianisme et islam (voir le texte que nous publions ci dessous).

Militant connu de la cause musulmane, responsable du Centre islamique de Genève, Tariq Ramadan avait été interpellé, le 26 novembre 1995, alors qu’il se rendait à Besançon pour donner une conférence après avoir participé, le 12 octobre 1994, à une émission de « La Marche du siècle », au cours de laquelle la radicalité de son discours avaient été remarquée.. Contrôlé au poste frontière de Verrières-de-Joux (Doubs), il s’est vu notifier par les policiers français une décision de refus d’admission sur le territoire français motivée par une « opposition du ministère de l’intérieur ».

L’Abbé Pierre vole au secours de ce prédicateur fondamentaliste qui n’hésite pas lors de débats publics de plaider pour « une pause » en matière de lapidations des mauvais musulmans, sans mettre en cause ce chatiment barbare 

L’étrange libération par les Allemands!

Rappelons qu’un an plus tard en 1996, l’abbé Pierre soutenait son vieil ami Roger Garaudy, poursuivi en justice pour négation des crimes contre l’humanité pour son livre « Les Mythes fondateurs de la politique israélienne », qui contient des thèses ouvertement négationnistes. L’affaire avait fait grand bruit.

Dans la clandestinité, il adopte le nom d’abbé Pierre qui lui reste jusqu’à la fin de sa vie. Sa biographie officielle note sans plus de détails: « En 1944, il est arrêté par l’armée allemande dans les Pyrénées Atlantiques, puis relâché. Il passe en Espagne ».Il est rare qu’un résistant soit ainsi « relâché » à peine un ou deux jours après avoir été arrêté. Personne n’a vraiment enquêté sur cette étrange mansuétude, à l’exception à l’époque des services secrets du Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF) du général de Gaulle qui consacraient une fiche à l’abbé Pierre que Mondafrique a pu consulter et où ils s’interrogeaient sur les conditions de cette libération.