Dans un procès verbal que nous publions ci dessous et qui a été rédigé par le cabinet militaire d’Edouard Balladur, alors Premier ministre de la cohabitation entre 1993 et 1995, à la suite d’un conseil restreint tenu à l’Élysée le 30 juin 1994, celui qui est alors à la tète de l’État s’entretient avec l’Amiral Lanxade, son chef d’État-major des armées françaises de 1991 à 1995. On surprend le Président français affirmant son ignorance « de drames particuliers inter ethniques » avant l’attentat en avril contre le chef d’état rwandais, Juvénal Habyarimana. Ce décès provoquera, dans la foulée, un génocide contre les Tutsies et leur organisation armée, le Front Patriotique Rwandais (FPR) dont les prémices étaient déja à l’évidence perceptibles des semaines et des mois avant.
Le 30 juin 1994, la France est en pleine cohabitation Mitterrand/Balladur. Un conseil restreint réunit amors autour du chef de l’état et du général Lanxade, le chef des armées, ainsi que le Premier ministre, Edouard Balladur, et deux de ses principaux ministres (Juppé aux Affaires Étrangères, Michel Roussin au ministère de la Coopération qui existait encore).
Au menu, la situation en Bosnie, vite traitée, et au Rwanda. Le chef d’état Juvénal Habyarimana est mort deux mois auparavant dans un attentat, la tension y est extrème et la guerre civile déceenchée.
« Un début de génocide »
Malgré plusieurs cessez-le-feu entre le FPR, bras armé des Tutsis, et les forces armées rwandaises, la guerre civile continue Les rapports des services français se multiplient ainsi que les alertes lancées en février 1993 par les ONG africaines. Un document de l’ONU évique « un début de génocide »
Or un an plus tard et akirs qu’il y a déja sur le terrain des centaines de milliers de morts et un Président rwandais assassiné, les autorités françaises, François Mitterrand en tète, bottent en touche. Et le Président français de déclarer tranquillement: « Le génocide? Quel génocide?. Avant d’ajouter: Avant l’attentat contre le président Juvénal Habyarimana, on ne m’avait pas parlé de drames particuliers inter ethniques ».
Le drame, c’est la cécité du chef de l’état. Le génocide sur le terrain est d’un autre ressort, puisqu’il s’agit d’une tragédie.