A moins d’une semaine de l’élection présidentielle où deux candidats principaux s’affrontent : Mamahat Idriss Déby, Président de la Transition et son Premier ministre Succès Masra, le Tchad est l’objet d’une vaste campagne de désinformation.
Le dimanche 28 avril, le compte X du site Tchad One très suivi sur les réseaux sociaux révèle que 130 militaires russes, appartenant Africa Corps, la compagnie repreneur de Wagner, ont débarqué à l’aéroport de Ndjamena. A une semaine du premier tour du scrutin, il s’agirait, toujours selon ce média, de créer une « distraction politique en jouant sur deux tableaux : assurer la sécurité de Kaka (Mahamat Déby) et manipuler l’opinion par le sentiment anti-français. » Immédiatement la nouvelle se propage comme une traînée de poudre sur Internet comme sur les messageries privées.
Le lendemain paraît un démenti qui circule également à la vitesse de la lumière. Tchad One présente ses excuses, les hommes débarquant à Ndjamena ne seraient pas des mercenaires d’Africa Corps mais des soldats venus de Budapest. La nouvelle est accompagnée de photographies montrant des militaires vêtus de treillis marqués du drapeau hongrois.
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Une coopération avec la Hongrie à venir
Or après enquête, il s’avère que les deux nouvelles qui ont mis la toile en émoi sont erronées. Non seulement, le démenti de Tchad One est un faux mais selon une source sécuritaire d’Afrique centrale, si les Hongrois sont bien en pourparlers pour envisager une coopération militaire avec le Tchad, aucun soldat de ce pays n’a encore débarqué au Tchad. Quant aux mercenaires russes, ils n’ont pas mis les pieds à Ndjamena non plus. En revanche, ils sont bien présents au Soudan voisin, où ils soutiennent la milice des Forces de Soutien rapide (RSF), une des deux parties au conflit qui ravage ce pays depuis plus d’un an.
L’élection présidentielle au Tchad se déroule déjà dans un climat de haute tension, qui a intérêt à jeter de l’huile sur le feu ?
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