Le 16 mai au soir, le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement malien a publié un communiqué dans lequel est dénoncé une tentative de putsch qui aurait eu lieu dans la nuit du 11 au 12 mai. Ces mutins au « dessein malsain » qui tentent de briser « la dynamique de la refondation du Mali » auraient été « soutenus par une Etat occidental ». Mais, la junte qui ne dort que d’un œil, aurait réussi à déjouer ce coup d’Etat…
Depuis les arrestations se sont enchaînées, elles se poursuivent à l’heure où ces lignes sont écrites.
Les contacts diplomatique et sécuritaire de Mondafrique à Bamako ne croient pas à cette version et pensent plutôt à une purge dans les rangs de la junte elle-même. Selon eux, il s’agirait d’évincer les colonels récalcitrants qui ne partagent pas la ligne anti-occidentale suivie par le président Assimi Goïta et le ministre de la Défense Sadio Camara. Pour preuve, le colonel Amadou Keïta, membre du Conseil National de Transition, un proche de Malick Diaw, président de ce Conseil a été arrêté, ainsi que plusieurs six autres officiers. Selon d’autres informations, le patron du CNT serait soupçonné d’être le cerveau de cette tentative de putsch, des rumeurs font d’ailleurs état de son arrestation imminente.
Autre personnage interpellé, Ahmed Baba Ag Ahmeida, membre de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), ce qui a valu un communiqué sévère de cette organisation dénonçant « de telles interpellations qui ne servent qu’à détériorer le faible climat de confiance existant entre les parties. »
A cette heure, il est encore difficile de démêler le faux du vrai dans cette affaire, cependant les règlements de comptes internes semblent tenir la corde. En effet, il y a trois semaines, le Premier ministre, Choguel Kokala Maïga, avait passé un très mauvais moment devant le CNT, il avait été sommé de justifier son action au cours des dix derniers mois et avait été interpellé dans des termes crus et drus. Un sale quart d’heure qu’il devait à Malick Diaw. Quant à ses rapports avec Ahmed Baba Ag Ahmeida, ils étaient notoirement tendus, le Premier ministre n’ayant jamais digéré les accords d’Alger.
Ce nouveau rebondissement dans la vie politique malienne est un pas de plus sur le chemin des lendemains qui déchantent… Les semaines, voire les jours, à venir promettent d’être à hauts risques…
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