
Les hostilités dans le sud et le centre du Mali ne connaissent de trêve, d’où une nette augmentation des attaques du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim-Alqaïda). Cependant, les autorités s’abstiennent de commenter les faits, malgré leur illustration récurrente en images.
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Au Mali de nombreux convois d’approvisionnement en carburant parviennent à atteindre la capitale et quelques chefs-lieux administratifs mais la pénurie et la spéculation induite se poursuivent.Durant la semaine, des heurts qualifiés de vifs se déroulaient au cœur de la forêt de Mandéla, en périphérie de Sikasso. Des frappes aériennes des Fama visaient des emprises du Gsim. Suivant une « jurisprudence » relativement établie, les canaux de l’Etat gardent le silence, en dépit d’un large écho des évènements, sur les réseaux sociaux.
De son côté, le Gsim diffuse, le 24 novembre 2025, une série de tracts où il se félicite de ses assauts et poses d’engins explosifs dirigés (eed) aux dépens des troupes loyalistes, autour de Bla, Yangasso, Zantiguila et Sikasso, tous points du territoire éloignés les uns des autres. Aux abords de la dernière ville, ses combattants auraient repoussé la tentative d’infiltration d’une unité motorisée des Fama. Celle-ci gardent le silence.
Le seul communiqué de la Direction de l’information et des relations publiques de l’armée (Dirpa) remonte au 22 novembre : Il mentionne la destruction d’un « véhicule logistique camouflé » près d’Abeibara (Nord) et la « neutralisation » d’éléments supplémentaires lors d’une seconde frappe à Kidal.
Depuis le 20 novembre, la Commission nationale de désarmement, démobilisation et réinsertion (Cnddr) reprend ses programmes dans plusieurs localités – Ségou, Mopti, Ménaka et Kidal – avant une extension vers Tombouctou, Gao et Taoudéni. La relance du dispositif ne manque de paradoxe alors que Bamako s’efforce d’entraîner et d’équiper les milices des chasseurs traditionnels Donzos.
Au Burkina Faso, l’agence de presse du gouvernement révèle, le 25 novembre, l’arrestation d’un dirigeant notoire du Gsim, le dénommé Ousmane Dicko, un homme au « lourd passé de violences » mais à présent repenti. L’individu —capturé en août dernier pendant une bataille au cours de laquelle plus de la moitié de sa katiba a été tuée — appelle, ses anciens compagnons, à se rendre et « épargner les populations ».
Le septentrion du Burkina Faso a subi, le 24 novembre, une vague de raids menés par le Gsim qui revendique la prise de positions militaires et de certains camps de l’entité affiliée « Volontaire pour la défense de la patrie » (Vdp), dans les espaces ruraux de Fada N’Gourma, Ouahigouya et Tangaye (Nord). Les Forces armée burkinabè (Fab) ne confirment les annonces en question.
Au Niger, l’on constate l’imbrication permanente de l’insécurité et des fragilités de l’économie. Les deux substrats reflètent, ainsi, l’enracinement des foyers de crise. Le 24 novembre, le Syndicat national des distributeurs de gaz domestique déclare la suspension temporaire de ses activités, en raison de l’absence d’un accord final avec le ministère du Commerce, au sujet de la révision tarifaire. Par la même occasion, la corporation présente ses excuses, aux citoyens, de la perturbation à venir.
Les Toubous à la manoeuvre
En parallèle, le 22 novembre, le Mouvement patriotique pour la liberté et la justice (Mplj) publie un avertissement aux entreprises qui entérinent les contrats d’exploitation et les appelle à «quitter immédiatement le pays ». Le Mplj émet une mise en garde directe à l’endroit de la Société minière de Dasa Sa (Somida), filiale locale du leader canadien de l’uranium, Global Atomic, active dans la région d’Agadez. La rébellion acquise au Président détenu Mohamed Bazoum menace de cibler les installations, après une attaque antérieure à proximité du site pétrolier d’Agadem. Le Mplj, constitué en majorité de rebelles Toubous, marque son empreinte à l’entour de Diffa et s’efforce de priver, le régime de transition, des revenus de l’industrie extractive.
Le 24 novembre, un atelier médiatique de riposte à l’extrémisme se tient, à Niamey sous l’égide du Comité inter-États de lutte contre le terrorisme (Cimct). Y participaient des officiers et des journalistes, aux fins de renforcer le rôle des institutions face à la propagande jihadiste qui progresse parmi les civils.
Au niveau culturel, le ministère du Tourisme reconnaît, le 24 novembre, le report de la 17ème édition du festival de l’Aïr, prévu à Iférouane (Nord) du 5 au 7 décembre prochain. Les animateurs prétextent une forte demande nationale et internationale (sic).
Le Tchad, endure un afflux massif de migrants venus du Soudan. Les rescapés fuient la guerre d’extermination et la famine croissante, au Darfour, notamment depuis la ville d’El Fasher. Les survivants décrivent un « massacre à ciel ouvert ». Des observateurs explicitent, quant à eux, le concept de « génocide ».
Selon un rapport d’InfoMigrants, en date du 24 novembre, les centres de tri de Tiné et les destinations d’accueil à Touloum, Iridimi et Goudran — situés dans la région du Wadi Fira — souffrent d’un déficit criant de nourriture et des secours d’urgence. Des responsables du Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (Hcr) soulignent le défaut, dans la zone, du Programme alimentaire mondial (Pam).
Notre encadré sur la Mauritanie, l’ultime allié de Paris
En Mauritanie, Le général Pascal Lann, Commandant des forces françaises en Afrique, entame, le 24 novembre, une visite officielle.A la faveur de la première étape de son séjour, il a été reçu au siège du commandement militaire, par le général Mohamed Ould Cheikh Ould Beida, chef adjoint de l’état-major général des armées. La situation au Sahel occupait l’essentiel des échanges. La Mauritanie s’engage à développer le partenariat avec la France.
Aux discussions, prenaient part des officiers supérieurs, dont le Directeur du renseignement et de la sécurité militaire, les commandants des brigades respectives, des opérations et de la coopération militaire, en sus de l’officier accompagnateur du chef adjoint de l’état-major.
Le général Pascal Ianni s’est également rendu au Collège de défense, où il a été accueilli par le Directeur de l’établissement, le colonel Mohamed Ahmed Mahmoud El-Bennan et son équipe. La réunion a permis de passer en revue les niveaux de la collaboration et les perspectives de son renforcement.
Le général français a ensuite donné une conférence aux stagiaires du Collège, sous le titre : «Réorganisation de la présence française en Afrique centrale et occidentale ». Il y évoqua les transformations stratégiques qui exigent, désormais, « une nouvelle approche fondée sur une présence discrète, la fermeture des bases permanentes et la mise en avant des partenaires plutôt que la tutelle ».
Références
Carte du Sahel : https://t.me/veillesah/641
Mali
3 tracts Gsim : https://t.me/veillesah/642
2 communiqués Dirpa : https://t.me/veillesah/645
Burkina Faso
1 lien capture Ousmane Dicko : https://t.me/veillesah/647
6 tracts Gsim : https://t.me/veillesah/648
Niger
1 communiqué du syndicat des distributeurs de gaz : https://t.me/veillesah/653
1 tract Mplj : https://t.me/veillesah/654
1 lien de l’agence de presse saoudienne, atelier de riposte à l’extrémisme : https://t.me/veillesah/656
1 courrier d’annulation du festival de l’Aïr : https://t.me/veillesah/660
Mauritanie
2 photos visite général français : https://t.me/veillesah/661
Tchad
1 lien du portail en ligne Le devoir : https://t.me/veillesah/663

























