Hama Amadou, le leader du plus grand parti de la coalition de l’opposition, est actuellement recherché par la police du Niger, alors que la capitale achève sa deuxième journée d’émeute depuis l’annonce de la victoire de Mohamed Bazoum à l’élection présidentielle du 21 février.
Par ailleurs, l’ancien général Moumouni Boureima, dit Tchanga, ancien chef d’état-major des forces armées du Niger, a été arrêté par la gendarmerie dans l’après-midi à son domicile et conduit à la police judiciaire. Il a soutenu l’opposition pendant toute la campagne des élections législatives et présidentielles et il a plusieurs fois pris la parole dans les meetings.
L’épouse de Hama Amadou a confirmé à Mondafrique que son mari était recherché. « La garde nationale et la gendarmerie sont venus dans une dizaine de véhicules dans l’après-midi, vers 17h00. On leur a fait savoir qu’il était sorti. Deux heures plus tard, ils sont revenus fouiller les deux maisons. Ils ne l’ont pas trouvé », a déclaré Hari Amadou.
Le candidat de l’opposition, Mahamane Ousmane, se trouve toujours dans son fief de Zinder, la deuxième ville du pays, à près de 1000 km à l’est, où des troubles ont également été signalés mardi malgré un important dispositif de sécurité.
Une victoire obtenue de justesse
Dans une vidéo diffusée mercredi, l’ancien Président de la République a fait sa première déclaration depuis l’annonce des résultats, se déclarant victorieux avec 50,3% des voix. Il a remercié les Nigériens pour leur vote « massif » en sa faveur. « Le régime veut sans scrupule confisquer la volonté populaire qui s’est exprimée », a-t-il dit, avant d’annoncer son intention d’utiliser tous les moyens légaux « afin que justice soit faite. »
Il a ensuite décrit les fraudes les plus flagrantes attestées, parfois, par la CENI elle-même ou par les résultats officiels, surtout dans les régions d’Agadez, de Tahoua et certaines circonscriptions du nord de Maradi et de Zinder.
« A Timia, un taux de participation de 103% a été rapporté avec un score de 99% en faveur du candidat du pouvoir. Dans ces zones, nos délégués ont été contraints sous la menace d’arme à feu de signer les PV sans aucune possibilité de porter des observations », a déclaré Mahamane Ousmane. « Dans la région de Tahoua, des irrégularités grotesques ont été rapportées dans 15 circonscriptions. Dans les circonscriptions de Dabaga et Tagriss, le vote était déjà terminé la veille des élections. Des faux bulletins de vote ont été détectés par la CENI elle-même dans son propre communiqué. Pourtant, rien n’a été fait pour distinguer le vrai bulletin du faux. Dans le nord de Zinder, des résultats ont été comptabilisés dans 45 bureaux de vote qui n’ont pas fonctionné du tout. Malgré ces irrégularités, la compilation des résultats en notre possession à travers nos délégués dans les bureaux de vote nous donne gagnants avec 50,30% des voix. »
La colère de l’opposition, à l’issue d’un processus électoral accouché dans un contexte politique hyper conflictuel, est motivée surtout par le résultat atteint par le dauphin de Mahamadou Issoufou dans le fief du Président sortant. Dans la région de Tahoua, le taux de participation record de 80% a été enregistré dans toutes les campagnes, alors que 50% seulement des électeurs de la capitale régionale sont allés voter, comme à peu près partout dans le pays. Mohamed Bazoum recueillie un million de voix dans cette seule région sur un total de 2,5 millions de suffrages.
A Niamey, internet est resté coupé toute la journée, ainsi que certains réseaux téléphoniques. Les stations essence Total et Oriba, prises à partie par les manifestants, ont été fermées. Des bagarres ont éclaté entre manifestants et gardes de sécurité devant le domicile du principal allié de Mohamed Bazoum, Seyni Omar. Ses véhicules auraient été incendiés. Des incidents ont également été rapportés dans la ville de Dosso.
La confiscation du pouvoir est une spécialité ouest africaine et c’est dommage. Aucun chef d’état d’Afrique francophone ne cède le pouvoir facilement, c’est comme si une fois en poste ils se sentent investis d’une mission à vie.
Et pour légitimer la chose, ils ont fini par créer le syndicat des chefs d’état qui à pour rôle principal de cautionner et d’encourager ce genre de chose.
Quelques fois je me j’essaie de me convaincre que la meilleure chose à faire est de les renversés militairement une fois leur mandat fini.
Aussi longtemps que le Chef bandit sera aux affaires, aucun bandit ne sera inquiété dans la zone !
Cette CENI se moque du peuple et de la démocratie en publiant des résultats avec 103% de taux de participation. Elle a fait de même en 2016 alors le candidat de l’opposition est en prison. C’est ça la démocratie au Niger.