Après avoir quitté le pouvoir, l’ancien président sénégalais, Macky Sall, a élu domicile à Marrakech où il pensait vivre un exil doré dans son Riad de luxe en raison des bonnes relations qu’il entretenait avec le Maroc. Mais, coup de théâtre, subitement, les autorités marocaines lui auraient discrètement signifié qu’il n’était plus le bienvenu sur leur territoire et qu’il devait quitter le pays. Quelles sont les raisons qui expliquent ce brusque revirement du Royaume marocain?
Cridem.org, un site mauritanien crédible est le premier à avoir publié le scoop d’un départ possible du président sénégalais du Maroc. Dans la foulée, la nouvelle s’est propagée comme une traînée de poudre dans toute la presse sénégalaise, tant cette information est surprenante.
L’ancien président sénégalais s’est installé avec son épouse Marième Faye Sall dans leur somptueuse villa de Marrakech en avril 2024, juste après avoir quitté ses fonctions présidentielles. Une demeure que l’ancien chef de l’Etat apprécie particulièrement et dans laquelle il s’est souvent rendu en famille ces dernières années. En raison de sa très bonne relation avec Mohamed VI, il pensait y vivre à l’abri, loin des affres de la vie politique sénégalaise et y avait même installé sa holding pour se lancer dans le business. Que nenni…
Macky Sall a très vite, trop vite, oublié que les intérêts des Etats priment sur les relations personnelles. Aujourd’hui les autorités marocaines ne sont plus prêtes à lui assurer cet exil royal en raison des intenses pressions diplomatiques de Dakar. Les nouvelles autorités sénégalaises accusent, en effet, l’ancien président de détournements de fonds, blanchiment d’argent et enrichissement illicite, et veulent qu’il en réponde devant la justice. Elles souhaitent donc que Rabat coopère en cas de demande d’extradition.
Le Maroc, pour qui l’Afrique de l’Ouest est devenue une priorité, et qui cherche à s’implanter économiquement comme diplomatiquement dans la sous-région, ne veut pas voir ses efforts anéantis en se heurtant au Sénégal. Un pays qui pèse sur la scène régionale et au sein de la Cedeao.
Une potion amère
La pilule doit être assez difficile à avaler pour l’ancien président sénégalais qui, il y a moins d’un an était reçu dans son pays d’adoption avec tous les honneurs. Il est vrai que lorsqu’il était Président de l’Union africaine, il n’avait ménagé aucun effort pour satisfaire les desiderata du roi, en le soutenant par exemple sur la question du Sahara marocain.
En tant que président du Sénégal, il avait en outre multiplié les projets conjoints, dans de nombreux secteurs : infrastructures, agriculture, santé, habitat… Et les deux chefs d’Etat s’étaient rendus mutuellement visite à de nombreuses reprises.
Tout ça pour ça ?