A la routinière séance à l’Assemblée Nationale des questions au gouvernement, le pittoresque député des Hautes Pyrénées, Jean Lassalle a dénoncé l’infiltration de l’armée algérienne par les islamistes. Surprise dans les rangs!
Lisant de façon appliquée un texte, le 31 janvier face à l’Assemblée Nationale, l’ex-candidat à la dernière présidentielle française, le député Jean Lassalle a fait remonter l’histoire algérienne au 28 décembre 1991, date du raz-de-marée du FIS au premier tour des élections législatives algériennes qui provoqua l’intervention de l’armée française qui mit fin au processus démocratique. Le brave député français s’est lancé dans un cours d’histoire algérienne, évoquant le « coup d’Etat » qui eut lieu alors, la démission du président Chadli et l’interruption de la consultation populaire qui ne vit jamais les Algériens voter pour un deuxième tour. Ce long préambule historique devait amener l’élu français à expliquer que l’actuel président Boutéflika avait été installé au pouvoir en 1999 par l’armée algérienne à qui devrait revenir le pouvoir en cas de vacance. Hélas, ajouta-t-il en venant au coeur de son intervention, le scénario où l’armée algérienne serait contrainte d’assurer l’intérim du pouvoir après le départ ou le décès de Bouteflika, est vicié. En effet on assisterait, selon lui, à « l’infiltration de l’armée algérienne par les islamistes ».
Le message à l’adresse des politiques français et du Premier ministre, Edouard Phiippe, le voici: le gouvernement doit tout faire pour prévenir une nouvelle vague migratoire en provenance d’Algérie, et donc se montrer totalement méfiant face à des militaires qui seraient contaminés par l’islamisme. D’où vient ce soudain intérêt de cet élu de la France profonde pour l’Algérie? Jean Lassalle a été clairement approché par des milieux algériens qui cherchent visiblement nuire au chef d’état major et vice ministre de la Défense, Gaïd Salah.
Un coup pour rien !
Le pauvre Lassalle a eu droit à une réponse toute en généralités délivrée par une secrétaire d’Etat. Ce qui montre le peu d’importance accordée par le Premier ministre français et son gouvernement au danger que ferait courir l’armée algérienne au pays.
Pour anecdotique qu’elle soit, la question de l’ancien candidat folklorique aux élections présidentielles témoigne des remugles, jusqu’à Paris, du processus qui est déja en cours en Algérie pour trouver un successeur au président Bouteflika. Celle ci en effet a une grande proximité avec les Etats Unis et la Russie, mais des relation fraiches avec paris. Le ministère français de la Défense reproche à l’institution militaire et à son chef Gaïd Salah de ne pas avoir pas signé les gros contrats d’armements envisagés quand la France tentait vainement d’impliquer l’Algérie en Libye.
Le « Hibz Francia » (« le Parti de la France »), qui dans l’opinion publique algérienne désigne les « décideurs » algériens liés à la France, est à l’oeuvre. Certains dont le Premier ministre Ahmed Ouyahia, déja entré en campagne pour les prochaines présidentielles et son ami l’ancien ministre de l’industrie Bouchouareb, jouent la carte française face à l’institution militaire algérienne. D’après les informations de Mondafrique, ce sont les amis du chef du gouvernement algérien qui ont inspiré » l’idiot utile » qu’est Lassalle pour dénigrer les militaires algériens.
C’est qu’Ahmed Ouyahia ne porte pas dans son coeur le vice-ministre de la Défense. L’inimitié remonte à une fameuse réunion consacrée à l’examen de la liste des éventuels présidentiables. Gaïd Salah s’était opposé à la candidature de l’actuel premier ministre en lui reprochant ses liens avec l’ancien DRS (services algériens) décapité en 2015 par le départ du général-major Toufik qui fut le maitre de l’Algérie pendant un quart de siècle.
La France ne sera pas épargnée par lutte des clans algériens en vue de la succession de Bouteflika.