Libye, les charniers du maréchal Haftar

La reprise de Tarhouna par les forces loyales du Gouvernement d’union nationale (GNA) le 5 Juin a permis de révéler les crimes commis en Libye par l’armée nationale libyenne (ANL) dirigé par le Maréchal Haftar.

Un article du professeur Mohand Tamgout

Des charniers, des corps ensevelis en tenues militaires et civiles, des conteneurs cadenassés remplis des corps en décompositions et 160 dépouilles stockées dans l’hôpital de la ville portant des stigmates de tortures. Voici le tableau indescriptible découvert dans la région de Terhouna, à quelques disaines de kilomètres de Tripoli, lorsque cette base a été reprise par le gouvernement de Tripoli au maréchal Haftar.

Les investigations sont en cours et des instances internationales seront appelées à enquêter. Dans un communiqué, la MANUL (mission d’appui des nations unies en Libye) reconnait l’existence d’au moins huit charniers à la périphérie de la ville.

De nombreux témoignages

Il est confirmé que Tarhouna fut un centre de regroupement des prisonniers militaires et civiles lors de de l’échec de l’attaque de Tripoli le 4 Avril 2019. Les témoignages des habitants de la ville confirment que les victimes d’exécutions sommaires et extra judiciaires étaient, pour la plupart, des habitants de ville de Gharyan qui se situe dans la région de Djebel Nefoussa au sud de Tripoli, tombée le 26 Juin 2019 entre les mains du GUN soutenus par l’allié Turc. Il est à noter également que Gharyan, peuplée de Berbère,s était un important centre du commandement opérationnel intégrer dans la stratégie de la prise de Tripoli par l’ANL de Haftar dont la population est considérée acquise aux forces du GNA.

La chute de Gharyan, le 4 Avril 2019, est d’une importance capitale. Elle prélude la chute récente de Tarhouna, le 05 Juin 2020, qui est le verrou stratégique dans la sécurisation de Syrthe et les zones pétrolifères de tout l’Est Libyen encore sous le contrôle de Haftar soutenu par les alliés Russe Egyptiens. Ces derniers proposent une trêve suivie des pourparlers que la Turquie refuse en exigeant un cesser le feu et des négociations sous l’égide de l’ONU. Cette initiative est soutenue par les Etats unies et le haut représentant de l’UE, ainsi que les ministères des affaires étrangères d’Allemagne, d’Italie, et de la France.

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/06/11/informations-sur-la-decouverte-de-charniers-en-libye-l-onu-horrifiee_6042559_3212.html