Mahmoud El Ouarfelli est un des commandants très proches du maréchal Haftar a été tué par un tirer d’élite à Benghazi, fief de l’armée nationale Libyenne qui s’oppose au gouvernement d’union nationale de Tripoli avec l’aide notamment de la Russie. Un règlement de comptes au sein de l’entourage d’Haftar.
Mahmoud Al Ouarfelli est issu de la tribu Al Ouarfella la plus représentée démographiquement. Surnommé « l’officier des exécutions » ou « le boucher de Haftar », c’est avec un sang-froid qu’il exécute des prisonniers de guerre. C qui lui vaut un premier mandat d’arrêt international en 2017. Ce tueur est accusé de sept crimes de guerre. Il a exécuté trent trois victimes entre le 3 juin 2016 et le 17 Juillet 2017 dans la banlieue de Benghazi.
Chef d’une milice sanguinaire, ce mercenaire sans états d’ame tenait même tête au haut commandement de l’Armée Nationale Libyenne dirigée par le maréchal Haftar. Les vidéos de l’exhibition des corps des victimes exécutées dans la ville de Benghazi ont tourné sur les réseaux sociaux. Au point qu’il soit suspendu par le commandement général des forces libyennes sous pression des critiques internationales exprimées
Devenu incontrôlable, Mahmoud Al Ouarfelli est rentré en conflit ouvert avec le maréchal Haftar qui a imposé la brigade 106, dirigée par ses deux fils Khaled et Saddam, au cœur du fief de Mahmoud Al Ouarfelli à Benghazi.
Une élimination programmée
L’annonce de la mort d’Al Ouarfelli est confirmée par le porte-parole des forces spéciales du maréchal Haftar décrivant les circonstances de sa mort. En compagnie de son frère et du capitaine Ayman Al Daaiki, il est tombé dans une embuscade au niveau de l’université de médecine à l’ouest de la ville de Benghazi. Une voiture l’attendait. Le tireur d’éliteat ciblé la tête du chef de la milice, tout en blessant son frère.
L’opération d’élimination a eu iieu à quelques encablures du siège de la brigade Tarek Ibn Ziyad dirigée par Seddam Haftar et les phalanges militaires de Omar Al Magrahi. La presse de Tripoli évoque un profond désaccord entre Mahmoudd Al Ouarfelli et le maréchal Haftar. Le nouveau gouvernement, fraîchement installé, négocie avec Haftar pour livrer le criminel de guerre à la CPI, par souci d’entamer une normalisation avec la communauté internationale.
Le 02 Mars passé, Mahmoud Al Ouarfelli fait une descente au siège de Toyota avec sa milice en uniforme de police. Il filme la scène et fait des commentaires tout en ordonnant à ses hommes de tout détruire sur place et menaçant de mort toutes les personnes qui s’y trouvent.
Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=L0IkX_WDVWI&t=17s
Le « relookage » du maréchal Haftar
Le concessionnaire Toyota à Benghazi est un proche de l’entourage de Haftar. La démonstration de force du chef de la milice de Benghazi était un message fort destiné à Haftar et au nouveau gouvernement à Tripoli qui négocient la possibilité de le remettre à la CPI. Sa volonté de s’imposer dans la nouvelle configuration était de courte durée. Le commandement général en Cyrénaïque n’avait pas encore tranché sur l’option de son arrestation.
Est-ce le retou de la diplomatie américaine sur le théatre libyen? Les distances prises par l’allié égyptien? Ou le relatif échec de ses tentatives de mettre au pas les forces d gouvernement international? Haftar n’avait plus le choix? Il se devait de se refaire une virginité. On l’a vu réunir les chefs de la Tribu des Aâouagir au siège du commandement général à Al Redjma et leur demander qu’on neutralise les milices d’Al Ouarfelli.
Avec son élimination, une page est tournée pour la Libye.