C’est un signal fort et puissant que vient d’adresser l’armée algérienne à toutes les factions armées qui se disputent le pouvoir dans les régions frontalières libyennes. L’Algérie est prête à punir sévèrement toute incursion militaire sur son sol. C’est le principal message formulé par les chefs de l’armée algérienne lors de l’exercice tactique avec tirs réels organisé au nord-est d’In Amenas dans la wilaya d’Illizi, une région qui partage une longue et dangereuse frontière avec la Libye.
Alerte aux frontières
Supervisé par le chef d’état-major de l’armée algérienne, le général-major Ahmed Gaïd Salah, plusieurs unités des forces terrestres et aériennes ont participé à cet exercice militaire grandeur nature. Selon le ministère de la Défense nationale à Alger, l’objectif « l’entrainement des éléments et des unités aux situations de combat proches du réel, ainsi que l’évaluation du niveau d’aptitude des unités à mener leurs missions avec la précision requise ».
La même source n’a pas manqué de souligner que ‘au champ de manoeuvres et en compagnie du général-major Cherif Abderrezak, commandant de la 4ème Région militaire, « le général de Corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, a supervisé de près les actions de combat menées par les unités engagées, distinguées d’un professionnalisme remarquable dans toutes leurs étapes, avec un niveau tactique et opérationnel très appréciable, reflétant une rigueur de planification et d’organisation, et d’un haut niveau de compétence des cadres dans le montage et la conduite des différentes actions de combat, ainsi que du savoir-faire et de l’aptitude des éléments à maîtriser les différents systèmes d’armes et des équipements mis en service, ce qui a contribué amplement à la réalisation de résultats très satisfaisants en termes de précision de tirs ».
Guerres civiles libyennes
Le communiqué du ministère de la Défense algérien est donc volontairement guerrier et martial. Les images diffusées par l’Etat-major de l’armée algérienne reflètent l’énorme préparation des soldats algériens. Le contexte de cet exercice militaire n’est pas fortuit. Il intervient au moment où le sud de la Libye vit une véritable début de guerre civile opposant plusieurs factions armées qui inspirent une véritable méfiance aux généraux algériens.
Depuis le début du mois d’avril des affrontements très violents opposent des groupes armés de Fajr Libya (Aube de Libye) et l’Armée nationale libyenne dirigée par le maréchal Khalifa Haftar allié au Parlement libyen installé dans l’Est du pays, aux fameuses brigades de Misrata qui dominaient une partie importante du sud libyen lequel referme d’importants gisements pétroliers.