Du 19 mars au 30 juin 2025, l’exposition « Paris noir – Circulations artistiques, luttes anticoloniales » explore l’histoire méconnue des artistes et intellectuels africains et afro-descendants à Paris. Un parcours immersif entre engagement politique, expression artistique et mémoire collective.
Paris a toujours été un carrefour d’idées, de cultures et de combats. Mais derrière son image de ville-lumière, une histoire reste trop souvent occultée : celle des artistes, écrivains et militants africains et afro-descendants qui ont fait de la capitale un haut lieu des luttes anticoloniales et de la création artistique. L’exposition « Paris noir – Circulations artistiques, luttes anticoloniales », du 19 mars au 30 juin 2025, revisite cette histoire méconnue à travers une sélection d’œuvres, d’archives et de témoignages.
De la Négritude aux exilés politiques, en passant par les artistes de la diaspora africaine et caribéenne, Paris noir retrace l’émergence d’un espace où art et politique s’entrelacent. Peintures, photographies, extraits littéraires, films et documents inédits plongent le visiteur dans ces luttes et expressions artistiques marquant la capitale du XXe siècle à aujourd’hui.
Les bases de la négritude

L’exposition s’ouvre sur l’effervescence intellectuelle des années 1920-1930, lorsque Paris devient un centre de rencontres pour les écrivains et militants venus des colonies. Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire et Paulette Nardal y jettent les bases de la Négritude, revendiquant une identité noire face à l’oppression coloniale. Cafés et salons deviennent des lieux de débats où s’élabore une pensée critique mêlant poésie et contestation.
Dans les décennies suivantes, Paris reste un foyer majeur des luttes anticoloniales. Des figures souvent oubliées, comme Frantz Fanon ou les leaders des indépendances africaines, y trouvent refuge et soutien. Journaux engagés, manifestations et réseaux de solidarité nourrissent ce bouillonnement politique. « Paris noir » restitue cette effervescence à travers affiches, tracts et documents sonores.
Dès les années 1960, une nouvelle génération d’artistes investit les galeries, théâtres et scènes musicales pour dénoncer les injustices et questionner l’héritage colonial. Peinture, photographie et cinéma deviennent des armes de contestation. L’exposition met en lumière ces créateurs engagés qui réinventent les représentations de l’altérité.
Enfin, « Paris noir » interroge les résonances contemporaines de ces luttes et de ces circulations artistiques, soulignant leur actualité dans le paysage culturel et politique d’aujourd’hui.