La promotion du général Zahi, le 9 décembre passé, directeur adjoint au sein de la DGSI (contre espionnage algérien), témoigne de la vitalité des relations entre l’Algérie et les États-Unis qui sont souvent mal évaluée par les observateurs.
Le Général Major Zahi promu par le président algérien
Le général Zahi, promu le 9 décembre passé, directeur adjoint au sein de la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure) n’est pas issu des services du renseignement. Il a toujours évolué au sein des forces aériennes comme expert de la défense du territoire. Détaché de son corps d’origine, il est placé par le chef d’État major au sein du département de coopération internationale au ministère de la défense. Sa mission était le reprendre les fils des relations éparpillées, depuis le début du Hirak en février 2019 jusqu’ à la sortie de la fin de la pandémie mondiale du Covid 2021, pour un partenariat de défense avec les États unis.
Alors que le budget militaire algérien est passé de 9,1 milliards pour 2021 à 22,7 milliards en 2023, ce qui a fait réagir les sénateurs américains, à leur tête le sénateur de Floride Marco Rubio, actuel secrétaire d’État aux affaires étrangères, exigeant des sanctions contre l’Algérie dans le cadre de la loi CAATSA (Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act). Étrangement, le budget n’a pas diminué alors que les républicains de retour au pouvoir ont mis leur menace en sourdine. Que s’est il passé entre les deux phases ?
L’administration Biden n’a pas mis en exécution la proposition des 9 sénateurs Républicains de sanctionner l’Algérie car des projets de coopérations et de manœuvres militaires communes, notamment navales, étaient en cours de réalisation. Dépêché aux États unis pour encadrer le projet du dialogue militaire commun entamé en décembre 2023 à Washington, le général Mounir ZAHI propose un partenariat Business win to win. Il co préside, côté algérien, une réunion de haut niveau, de dialogue militaire commun, avec du côté américain, la sous secrétaire à la défense par intérim pour les affaires africaines Jennifer Zakriski.
Les discussions ne se sont pas limitées uniquement aux projet de coopération militaire. Pour la première fois des débats portant sur l’industrie militaires et l’acquisition de nouvelles technologies de défense par l’Algérie ont été abordés sans complexe. L’homme de confiance de Chengriha a fait bonne impression face aux américains expliquant la volonté de son pays à vouloir diversifier de fournisseurs et moderniser l’appareil militaire par des dispositifs de défense les plus performants sur le marché mondial.
En février 2024, il est l’initiateur d’une réunion à Alger entre le ministre de la justice, Mohammed Reggaz et l’ambassadrice américaine à Alger Elizabeth Moore Aubin portant sur la coopération dans la lutte anti terroriste, blanchiment d’argent et la criminalité transfrontalière. La volonté affichée d’établir des passerelles de coopération afin de renforcer des liens militaires et judiciaires au-delà de la collaboration européenne en méditerranée et sur le continent Africain. Le résultat positif du travail du général Zahi est couronné de succès avec la visite du général Michael LANGLEY, commandant des forces américaines pour l’Afrique (AFRICOM), le 22 janviker 2025 signant un protocole d’accord de coopération militaire soulignant le rôle stratégique de l’Algérie dans la stabilité régionale en Afrique du nord et au Sahel.
Le parachutage à la DGSI
Nommé directeur adjoint à la direction générale de la sécurité intérieure le 9 décembre au côté du général Abdelkader Ait Ourabi alias Hassan, qui a été nommé le 25 mai de la même année, le général major Zahi dans un contexte de tension au sein de ce service. Des interrogations et des rumeurs ont marqué cette nomination qui paraît incompatible avec le personnage et son parcours dans l’aviation militaire et dans la coopération internationale pour les affaires de défense. Les réponses sont diverses, mais la volonté du haut commandement militaire de mettre à la tête de ce service un chef sans passé sulfureux ou n’ayant pas été impliqué dans des affaires de justice.
Le point commun des derniers directeurs de la DGSI, les généraux majors Djamel Majdoub Kehal, Abdelkader Heddad alias Nacer El Jen, Abdelkader Ait Ouarabi alias Hassan, avaient un passé peu glorieux en performance, entaché de répression pour certains et ayant affaire avec la justice pour les autres. C’est cette image que l’État major aspire à effacer car il est difficile d’être un interlocuteur des services étrangers tout en ayant déjà des condamnations par la justice militaire. Le profil du général Major ZAHI a fait preuve d’efficacité dans la coopération international.
La volonté de promouvoir une nouvelle génération d’officier issu du milieu universitaire promu à travers les compétences et les aptitudes acquis dans l’opérationnelle loin de la légitimité d’engagement durant la décennie noire. Tourner la page des nominations qui obéissaient à la logique clanique répondant à des ajustement des équilibres des forces au sein de l’armée, Ces pratiques ont montré leurs limites et leur contre productivité. Vouloir promouvoir une nouvelle génération d’officier au sein des services de sécurité c’est vouloir tourner une page marquée par l’instabilité chronique des services entamée en 2015 avec le départ de celui qui a dirigé les services 25 années, le général Mohamed Medienne alias Toufik.


























