Les Kurdes iraniens opposants qui ont trouvé refuge en Irak subissent l’attaque des drones iraniens. dans le même temps, la Turquie attaque en Syrie d’autres groupes kurdes qu’elle accuse de complaisance avec le PKK
Des missiles et des drones iraniens ont frappé les bases d’un groupe d’opposition kurde au régime des Mollahs dans le nord de l’Irak tard dimanche 20 novembre. Le Parti démocratique du Kurdistan iranien, un groupe kurde iranien exilé en Irak, a déclaré dans un communiqué que des missiles sol-sol et des drones iraniens avaient frappé ses bases et les camps de réfugiés adjacents à Koya et Jejnikan. Le groupe a également affirmé que les frappes avaient touché un hôpital à Koya. Aucune victime n’a été signalée dans l’immédiat.
Le site Web des Gardiens de la révolution iraniens a confirmé, lundi, une « nouvelle série » d’attaques à coups de missiles et de drones contre des groupes « séparatistes et terroristes » dans le nord de l’Irak. Certains groupes kurdes sont engagés dans un conflit de faible intensité avec Téhéran depuis la révolution islamique iranienne de 1979, et ils accueillent aujourd’hui des réfugiés kurdes iraniens dans les bases qu’ils ont constituées en Irak.
L’Iran accuse ces groupes kurdes situés en Irak d’inciter à des manifestations antigouvernementales en Iran et de faire entrer des armes dans le pays. Ce que les Kurdes nient vigoureusement.
Menaces contre l’Irak
Lors d’une visite à Bagdad la semaine dernière, le commandant de la Force Qods iranienne, Esmail Ghaani, a menacé l’Irak d’une opération militaire terrestre, si l’armée irakienne ne fortifiait pas la frontière commune aux deux pays.
Les États-Unis ont condamné les frappes iraniennes. Le général Michael « Erik » Kurilla, qui dirige le commandement central américain, a déclaré dans un communiqué : « de telles attaques aveugles et illégales mettent les civils en danger, violent la souveraineté irakienne et mettent en péril la sécurité et la stabilité durement acquises en Irak et au Moyen-Orient.»
L’obsession anti PKK de la Turquie
La Turquie a lancé des attaques aériennes meurtrières contre des groupes kurdes situés dans le nord de la Syrie. Ankara accuse les Kurdes d’être responsables de l’attentat à la bombe qui a eu lieu la semaine dernière à Istanbul.
Le ministère turc de la Défense a déclaré que les frappes avaient touché 89 cibles (des bunkers, des grottes et des tunnels) associées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et à sa branche syrienne (1). Lesquels ont vigoureusement nié toute implication dans l’attentat d’Istamboul que personne n’a revendiqué.
En Syrie, un porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS), une milice dirigée par les Kurdes, a déclaré que les frappes aériennes avaient tué 11 civils et endommagé un hôpital à Kobani, au nord-est de la Syrie, près de la frontière avec la Turquie. Il est vrai que le FDS comprend des kurdes liés au PKK mais se refait une virginité, face aux occidentaux, en combattant aux cotés des États-Unis contre l’État islamique.
Interrogé sur les 11 morts, un responsable du ministère turc de la Défense s’est référé à la déclaration de M. Akar, selon laquelle « seuls les terroristes et les cachettes leur appartenant étaient visés ».
(1) Le ministère turc de l’Intérieur a accusé une Syrienne du nom d’Ahlam Albashir d’avoir posé la bombe qui a explosé dans la rue animée d’Istklal à Istanbul le 13 novembre