Seul pays arabe « consterné » par les prises d’otages de civil israéliens par le Hamas, les Émirats arabes unis dénoncent à présent à l’ONU la situation humanitaire « catastrophique » de Gaza. Ils considèrent que l’évacuation du Nord de la bande par les Israéliens « ne respecte pas le droit international ».
Par Ian Hamel, à Genève
Lorsque la Russie et les Émirats arabes unis (EAU) ont appelé en début de semaine à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies en raison d’une frappe sur un hôpital de Gaza, certains observateurs peu attentifs se sont étonnés de cette demande commune. C’est oublié qu’Abou Dhabi a entrepris depuis de nombreux mois une diversification stratégique. « Les Émiratis, comme les Saoudiens, s’opposent à la bipolarisation en cours de la scène internationale. Dans la crise ukrainienne, ils refusent de choisir leur camp », expliquait Cinzia Bianco, spécialiste du Golfe au centre d’analyse European Council on Foreign Relations (ECFR) dans Le Monde en octobre 2022 lors de la visite du président des EAU, Mohammed Ben Zahed (MBZ) à Vladimir Poutine, à Saint-Pétersbourg.
Si les Émirats ont eu après le 7 octobre la réaction la moins hostile du monde arabe vis-à-vis d’Israël, en se déclarant “consternés“ par les prises d’otages de civils, Mme Lana Zaki Nusseibeh, la déléguée des EAU à l’ONU s’est déclarée le 18 octobre particulièrement ferme dans le conflit opposant Israël au Hamas, en exigeant « une cessation immédiate des hostilités », « un accès sûr et sans entrave à l’aide humanitaire, compris l’aide médicale, la nourriture, l’eau et le carburant, ainsi qu’aux travailleurs humanitaires ». La déléguée s’est même emportée en affirmant que les civils qui n’évacueraient pas le nord de la bande de Gaza continueraient « d’être pleinement protégés par le droit international humanitaire ».
Un million d’israéliens aux Émirats
Toutefois, la représente des EAU a aussi réclamé « la libération inconditionnel de tous les otages et leur traitement humain ». Abou Dhabi est en effet dans une position délicate. C’est le pays le plus impliqué dans les accords d’Abraham de 2020 normalisant les relations avec Israël, avec notamment l’ouverture d’une ambassade israélienne dans la capitale des Émirats. En 2022, un accord de libre- échange a diminué et même souvent supprimé les droits de douane entre les deux pays. Ajoutez un investissement de 3 milliards de dollars des EAU en Israël dans le secteur des énergies. De son côté Tel-Aviv se renforçant chez son partenaire dans la défense et la cybersécurité.
L’encre des accords d’Abraham était à peine seiche que le premier restaurant certifié casher voyait le jour à Dubaï. Et pas n’importe où : au rez-de-chaussée d’un hôtel cinq étoiles situé dans la fameuse tour Burj Khalifa, le plus haut bâtiment du monde, culminant à 828 mètres. En juin dernier, Le Monde consacrait une page entière à un article intitulé : « Dubaï, nouvelle terre promise des Israéliens » (1). Il constatait que si un million d’Israéliens avaient déjà visité cette monarchie du Golf, et que le pays comptait déjà entre cinq et sept mille membres de la communauté juive, en revanche, seulement 1 600 Émiratis s’étaient rendus en 2022 en Israël, « signe que l’accord de normalisation ne suscite pas le même enthousiasme des deux côtés », constatait le quotidien.
- Ghazal Golshiri, 8 juin 2023.
C’est surtout le seul pays arabe a ne pas reconnaitre la Palestine. Allié objectif d’Israel ,principal pays déstabilisateur des états arabe. Allié du Maroc ennemi de l’Algerie. Le rêve des émirats c’est de morcelé l’Algérie