Le 4 juin, la Cedeao s’est penchée sur le cas des putschistes d’Afrique de l’Ouest pour tenter de les ramener dans le droit chemin. Pas facile de trouver une porte de sortie avec les colonels du Mali, du Burkina Faso et de Guinée qui en demandent toujours plus et ne baissent ni les yeux, ni les armes.
Faute de consensus entre les différents chefs d’Etat, la décision de l’organisation Ouest Africaine a été renvoyée au 3 juillet. Les présidents sont en effet divisés. Deux camps s’affrontent: les conciliateurs, type Sénégal et Guinée Bissau, qui souhaitent lever des sanctions inutiles; les durs emmenés par le nigérien Mohamed Bazoum qui restent inflexibles.
En coulisses, il se raconte qu’Alassane Ouattara, le président ivoirien, qui fût le plus vindicatif à l’égard des militaires au pouvoir, aurait mis de l’eau dans son vin. Reste donc un mois pour trouver une solution à l’unanimité afin de sortir de l’impasse. Ce ne sera pas chose facile dans les putschistes de la région s’évertuent à leur compliquer la tâche.
A l’annonce de cette décision, le ministre des Affaires étrangères malien, Abdoulaye Diop a avoué être déçu « Nous nous attendions à ce que les sanctions soient levées immédiatement » a-t-il déclaré à son retour d’Accra. Qu’espérait-il puisque la junte n’a jusqu’à fait aucune concession ? Mieux, dans la foulée, Bamako a publié un décret annonçant que la durée de la transition était fixée à 24 mois à compter du 26 mars 2022. La Cedeao n’est prète, elle, qu’à leur accorder une prolongation de 16 mois. Ambiance.
Manoeuvres dilatoires en Guinée
En Guinée, le colonel Doumbouya, continue de narguer l’institution sous-régionale à coups de manœuvres dilatoires. Après avoir longtemps refusé de produire un chronogramme clair sur la durée de la transition, l’homme fort de Conakry a annoncé la couleur en mai dernier : ce sera trois ans de mandat cadeau ! Ce que la CEDEAO a bien entendu refusé, sans pour autant obtenir la moindre petite concession de la part des autorités guinéennes. Commentant la décision prise à Accra le 4 juin, le porte-parole du gouvernement a déclaré : « Pour nous, ce qui est essentiel, il faut qu’on se retrouve, qu’on discute. De la compréhension qui sortira de ces discussions-là, on verra la suite. » Compte-t-il faire durer le dialogue pendant 3 ans ?
Autre stratégie à Ouagadougou, qui a, elle aussi, proclamé une transition de 36 mois, ce qui semble être le tarif des putschistes dans la sous-région. Le colonel Damiba se fait tout petit et essaye de passer en dessous des radars et n’a pas commenté la décision. Pour l’instant, cette tactique semble être la bonne puisque la CEDEAO n’a toujours pas sanctionné ce pays.
Rendez-vous au 3 juillet. À bon entendeur.