L’Égypte refoule les manifestants en route pour Rafah

Alors que des manifestants affluent du monde entier au Caire pour participer à la marche internationale vers Rafah afin de lever le blocus de l’aide humanitaire, l’Egypte tente, non sans mal, de refouler les délégations étrangères.

A l’heure où Mondafrique écrit ces lignes, des Français sont bloqués à l’aéroport du Caire. Hier, les autorités égyptiennes ont fait le tour des hôtels de la capitale et ont conduit aux postes de police les étrangers soupçonnés de vouloir participer à la grande marche vers le poste de frontière de Rafah, porte d’entrée de l’aide humanitaire. Les manifestants se sont vus confisquer leur passeport pendant des heures sans aucune explication.  Pour l’instant, le Quai d’Orsay ne s’est pas exprimé sur la situation de ces ressortissants.

« Air Maroc » refoulé

Mais les Français ne sont pas les seuls à être victimes du blocus égyptien. Le 11 juin, le premier avion à avoir été immobilisé puis contraint de faire demi-tour en ramenant ses passagers venus apporter leur soutien aux Gazaouis était celui d’Air Maroc. Depuis, selon un contact de Mondafrique sur place, tous les manifestants arrivant à l’aéroport, quelle que soit leur provenance, sont systématiquement expulsés.  La colère gronde dans l’aérogare où de nombreux partisans de la cause palestinienne entonnent des slogans « Honte à l’Egypte qui a vendu Gaza pour des dollars. »

Pour le pouvoir égyptien, le plus dur reste à venir. Un convoi appelé « Soumoud » parti de Tunisie avec des ressortissants des pays du Maghreb a traversé tous ces pays. Ce convoi devrait arriver à la frontière égyptienne dans la journée du 12 juin. Les autorités ont déjà fait savoir que cette caravane n’était pas autorisée à entrer sur leur territoire. Que vont faire alors les milliers de personnes participant à ce convoi ? Et quid des autres qui continuent d’affluer ? Cette situation est particulièrement délicate à gérer pour le Président Al-Sissi qui ne veut pas accueillir ces manifestations pour ne pas fâcher ses alliés mais qui va subir le courroux des peuples de la région et du sien qui, dans sa très grande majorité soutient la cause palestinienne.

Marche pour Gaza : l’Egypte sous pression