Le président iranien Ebrahim Raïssi était attendu au Forum mondial sur les réfugiés qui se tient à Genève du 13 au 15 décembre. Il a préféré laisser sa place à son ministre des Affaires étrangères. Les raisons ? Trois Iraniens vivant en Suisse ont porté plainte contre lui pour « crimes contre l’humanité ».
Plus de 4 200 délégués, venant d’une centaine de personnes, participent au deuxième Forum mondial sur les réfugiés qui se tient dans la Cité de Calvin. Il est organisé par la Suisse et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), en collaboration avec la France, la Colombie, le Japon, la Jordanie et l’Ouganda. Un forum qui a lieu tous les quatre ans. La présence du président iranien avait déjà créé la polémique. Mais c’est vraisemblablement la plainte déposée par trois anciens prisonniers iraniens auprès du procureur général de la Confédération pour génocide et crimes contre l’humanité, qui a dissuadé Ebrahim Raïssi de faire le déplacement sur les bords du lac Léman.
Il a été remplacé en dernière minute par Hossein Amir-Abdollahian, le chef de la diplomatie iranienne. Les trois opposants, anciens prisonniers iraniens, demandaient à la justice suisse de procéder à l’arrestation d’Ebrahim Raïssi pour « sa participation à des actes de génocide, torture, exécutions extrajudiciaires et autres crimes contre l’humanité ». Selon les plaignants, ces actes auraient eu lieu en 1988. L’actuel président iranien était alors procureur général adjoint de la province de Téhéran. L’immunité ne s’appliquant pas à des crimes contre l’humanité.
Une arrestation improbable
La chaîne israélienne i24News précise que les trois anciens prisonniers iraniens sont des partisans de l’organisation des Moudjahidines du peuple. Une organisation interdite en Iran, qui a combattu, durant la guerre Iran-Irak aux côtés des troupes de Saddam Hussein. Le président Ebrahim Raïssi craignaient-ils véritablement d’être arrêté par le Ministère public de la Confédération ? Cela peut paraître assez peu probable, sachant que la Suisse représente les intérêts des États-Unis en Iran.
Par ailleurs, le Forum mondial sur les réfugiés estime à 117 millions les personnes actuellement considérées comme des réfugiés. Il entend mettre en œuvre le « Pacte mondial sur les réfugiés », qui a notamment pour objectif d’alléger la charge supportée par les pays qui accueillent des réfugiés sur leur territoire