Le personnel de « CGLU Afrique » menacé de licenciement

Nous vous écrivons pour vous informer des violations persistantes des droits du travail au sein de CGLU Afrique, la section africaine de l’organisation mondiale Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU). Basée à Rabat (Maroc), l’organisation est actuellement financée principalement par le Ministère de l’Intérieur du Maroc, après avoir bénéficié par le passé de fonds de l’Union européenne, un financement aujourd’hui suspendu.
 
CGLU Afrique, connu pour son évènement phare « Africités », a vécu la plus grave crise financière de son histoire. C’est là que le Secrétaire Général de CGLU Afrique a annoncé la mise en place d’un Comité “Ad Hoc” chargé de gérer la crise financière. La solution proposée ? Licencier la moitié du personnel. Ce comité était composé d’un représentant pour chaque région d’Afrique :
• Afrique du Nord : Mounir Lymouri, Maire de Tanger (Maroc)
• Afrique de l’Ouest : Oumar Ba, Maire de Ndiob (Sénégal)
• Afrique centrale : Emile Gros Nakombo, Maire de Bangui (Centrafrique)
• Afrique de l’Est : Peter Anyang’ Nyong’o, Gouverneur de Kisumu (Kenya)
• Afrique australe : Bheke Stofile, Président de SALGA (Afrique du Sud)
 
Après avoir travaillé pendant plus d’un an sans salaire ni couverture sociale obligatoire, les anciens employés ont été licenciés de manière abusive, sans indemnités ni le paiement intégral des arriérés de salaires, sur la base des décisions du Comité Ad Hoc et du Comité Exécutif de CGLU Afrique. C’est en tout cas ce que rapporte officiellement le Secrétaire Général, employeur et représentant légal de l’organisation, Jean Pierre Elong Mbassi 
Malgré son mandat public en faveur des droits humains, de la bonne gouvernance et de la réalisation des objectifs de développement durable au niveau local, CGLU Afrique ne respecte même pas les normes les plus fondamentales du droit du travail au sein de sa propre structure.
 
Les anciens de CGLU Afrique ont dû se battre pour obtenir des reconnaissances de dettes assorties d’échéanciers couvrant leurs droits, avec l’appui d’une inspectrice du travail. Malgré ces reconnaissances de dettes, signées et légalisées par le personnel et M. Jean Pierre Elong Mbassi, l’organisation continue de retenir les paiements dus, allant même jusqu’à refuser officiellement le règlement des arriérés de salaires. De plus, CGLU Afrique a informé les anciens employés que leurs indemnités et dommages et intérêts seraient soumis à une « réévaluation » par le Comité Exécutif en décembre 2025, un processus qui viole les bases légales incontestables de leurs droits.
Dans l’incertitude juridique quant à la possibilité de recouvrer leur dû, en raison du statut diplomatique de CGLU Afrique octroyé par le Maroc, ignorés et laissés sans aucun interlocuteur viable, les anciens salariés s’en remettent au Roi du Maroc en tant que Garant de l’État de droit. Pour comprendre l’injustice subie et son déroulement en détail, vous êtes invités à lire notre appel ouvert adressé à Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Maroc :
 
Pendant ce temps, l’organisation a reçu plusieurs versements de fonds publics, et la période la plus difficile de la crise financière est passée. Pourtant, aucun effort n’est fait pour corriger les injustices subies. Des dépenses sont aujourd’hui priorisées par l’organisation, alors que nous, anciens employés, sommes laissés pour compte.
 
Aujourd’hui, alors que CGLU Afrique est en quête d’un nouveau Secrétaire Général censé “améliorer les relations avec les partenaires techniques et financiers”, l’organisation continue de montrer son manque d’éthique à travers ses violations du code du travail et ses pratiques managériales douteuses :
Nos tentatives de règlement et de communication auprès des membres du Comité Exécutif et du Secrétaire Général restent ignorées ou sans aucun résultat concret. La liste des membres actuels du Comité Exécutif est consultable ici :
https://www.uclga.org/le-comite-executif/?lang=fr
Nous sollicitons donc votre attention sur ces violations persistantes des droits du travail et des principes des droits humains au sein de CGLU Afrique, qui affirme dans ses statuts que « le respect de la dignité humaine, de l’égalité et de la promotion des droits de l’Homme et des libertés » ainsi que « le respect du principe de justice sociale dans la recherche d’un développement économique durable et équilibré » fait partie de ses valeurs fondatrices :
https://www.uclga.org/wp-content/uploads/2018/02/StatutsCGLU-Afrique_FR_Finale20Novembre2016.pdf
Le collectif, disposant de toutes les preuves et justificatifs, est prêt à répondre à vos questions et à apporter toute clarification.
*Nous confirmons la véracité des faits rapportés dans l’article de Jeune Afrique intitulé « Des salariés aux abois », joint à ce message, en ce qui concerne notre propre situation sociale et le calvaire que nous avons enduré en tant qu’anciens employés.