Le nombre de personnes déplacées au Sahel à un niveau inédit

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Le 10 octobre, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a tiré la sonnette d’alarme : environ 4 millions de personnes sont actuellement déplacées au Sahel, un chiffre jamais atteint jusqu’à présent.

Le communiqué du HCR souligne l’ampleur de la crise humanitaire, principalement dans les trois pays du Sahel central — Mali, Burkina Faso et Niger — où 4 millions de personnes sont considérées comme déplacées. Ce nombre est en constante augmentation : elles n’étaient que 2 millions il y a cinq ans. D’autres chiffres publiés par l’organisation sont tout aussi inquiétants : les femmes et les enfants représentent 80 % des personnes contraintes au déplacement dans la région ; plus de 14 800 écoles ont fermé leurs portes à la mi‑2025, privant 3 millions d’enfants d’accès à l’éducation et à des espaces sûrs ; 900 centres de santé ont également été fermés.

Les causes principales de ces déplacements sont multiples : l’insécurité liée aux groupes armés djihadistes, l’absence de l’État sur une grande partie du territoire, qui limite l’accès aux services de base, et des moyens de subsistance insuffisants.

Les besoins humanitaires des populations sont en constante augmentation, alors que les ressources, elles, diminuent. Le HCR indique n’avoir récolté que 32 % des fonds nécessaires pour couvrir ses activités essentielles.

Pour autant, au milieu de cette avalanche de mauvaises nouvelles, l’organisation des Nations Unies apporte une touche d’optimisme en soulignant la forte solidarité entre communautés : 90 % des personnes déplacées se sentent intégrées dans leurs lieux d’accueil, et les populations locales partagent généreusement leurs terres et leurs ressources, témoignant d’une entraide réelle au cœur de la crise.