Le ministère de la Défense du Niger a annoncé mardi que l’armée nationale allait recruter 10 000 jeunes pour la campagne 2024, en deux vagues de cinq mille.
« C’est dans l’objectif de répondre au double impératif de rehausser les effectifs des forces traditionnelles et de pourvoir en personnel le nouveau Commandement des Forces de Protection et de Développement que cette campagne de recrutement sera lancée le 1er juillet 2024 », a expliqué, lors d’un point de presse, le directeur des études stratégiques du ministère, le colonel-major Mounkaila Sofiani. Le Commandement des forces de protection et de développement a été créé le 9 mai dernier pour garantir la sûreté, la sécurité et la protection des activités d’exploitation des sites et installations d’intérêts stratégiques, des corridors stratégiques et des projets et activités de développement socio-économique.
La création de cette unité, qui devra notamment sécuriser les installations pétrolières, s’inscrit, a dit le haut gradé, « dans la dynamique de l’affirmation de notre souveraineté. »
Pour le colonel-major Sofiani, « la combinaison des défis liés au terrorisme et ses activités connexes couplée à une menace d’agression militaire et à des actions subversives de certains dignitaires déchus avec l’appui de puissances extérieures a accru les besoins de défense du territoire national, de sécurisation des populations, des corridors stratégiques et de divers domaines d’activités socio-économiques. »
« Ces besoins pressants de sécurisation pèsent fortement sur les effectifs des forces de défense et de sécurité qui se révèlent insuffisants au vu des sollicitations sans cesse croissantes », a-t-il souligné.
Il a annoncé que l’effectif des FAN serait porté à 100 000 hommes à l’horizon 2030, à travers, d’une part, le rehaussement à 5 000 par an du nombre de recrues et d’autre part, l’augmentation du nombre de cadres recrutés par voie de concours.
Lors de ce point de presse, l’officier a exposé la situation sécuritaire du Niger, caractérisée par des menaces à toutes ses frontières. A l’ouest et au sud, dans les régions de Tillaberi, Tahoua, et Dosso, sévissent les groupes Armés Terroristes (GAT) affiliés au Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) et à l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS); « au centre-sud, dans la région de Maradi, des bandits armés opérant depuis le Nigeria voisin harcèlent les populations. À l’est, dans la région de Diffa, persiste la menace liée à Boko Haram et à l’Etat Islamique Province de l’Afrique de l’Ouest (EIPO) et au nord, la région d’Agadez est en proie aux menaces liées à la situation libyenne et aux activités illicites liées à l’orpaillage et aux activités des groupes armés incontrôlés ».