Aucune apparition médiatique du ministre des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, n’é été notée depuis le début du mois de mars.
En Algérie, la rumeur est décrite souvent comme l’ombre de la vérité. L’étrange absence du chef de la diplomatie algérienne, ces dernières semaines, a déclenché toutes sortes de rumeurs plausibles de démission ou de limogeage.
Les intrigues de Bouteflika
Diplomate de talent, apprécié à l’Élysée et dans les instances internationales, Ramtane Lamamra avait été nommé, sous Bouteflika, Secrétaire général des Affaires Étrangères en 2005. C poste clé lui avait permis de placer des collaborateurs compétents et de redonner son lustre aux Affaires Étrangères algériennes, une administration jadis performante quand l’Algérie était un phare du tiers monde et le porte parole des mouvements de libéraion. En 2013, ce grand serviteur de l’État est nommé ministre des affaires étrangères.
Mais un an plus tard, la Présidence crée un poste de sous ministre pour Abdelkader Messahe, qui se retrouve à la tète des affaires maghrébines et africaines. Ce dernier, natif de Tlemcen et très proche du clan présidentiel, était chargé de limiter les marges de manœuvres de son ministre de tutelle. Furieux, Lamamra présente sa démission que le président Bouteflika refuse. Il l’élève au rang de ministre d’Etat…pour mieux le marginaliser.
Guerres de tranchée
En retrouvant son portefeuille du ministre des affaires étrangères en juillet 2020, Ramtane Lamamra aspirait à redonner à la diplomatie vacillante de son pays la place qu’elle mérite dans le concert des nations. Au point qu’il passe aujourd’hui, en raison de son habileté et de ses succès, pour un possible successeur de l’actuel Présient algérien.
Sauf que Tebboune, qui aspire à un deuxième mandant en 2024, a reproduit, dès septembre 2022, un scénario digne de Bouteflika contre Lamamra. La Présidence avait nommé alors aux fonctions de Secrétaire Général du ministère , l’oeil de la Présidence au sein des Affaires Étrangères.
La guerre de succession a débuté en Algérie. Ramtane Lamamra pourrait en payer le prix en étant écarté de ses fonctions, une des rares personnalités politiques algériennes à avoir une réel crédit à l’international.
Joseph Borell à Alger ne rencontrera pas le ministre des Affaires Étrangères
La médiocrité est le logiciel de fonctionnement des hommes de pouvoir algérien. Et, Lammara n’en fait pas partie, car il est un corps étranger. Opération « Zéro kabyle » in progress jusqu’à l’effondrement « hilalien » totale de l’état algérien.