Le 2 juin, les diplomates feront grève pour exprimer leur colère face à la disparition de leur métier actée par décret entre les deux tours de la présidentielle.
C’est la deuxième fois dans sa grande histoire que cette prestigieuse maison se rebelle. En 2003 sous le magistère de Dominique de Villepin, les agents avaient manifesté pour dénoncer « la régression constante des moyens humains et financiers. » Cette fois, les revendications vont bien au-delà du catégoriel, il s’agit rien de moins que de la survie de la diplomatie française.
Le malaise est immense au point que même des macronistes purs et durs portent le fer dans la plaie. A l’exemple de Nathalie Loiseau qui a déclaré sur France Info : « Je comprends l’inquiétude mais je ne suis pas sûre de comprendre la réforme. (…) ce sont des métiers qui s’apprennent, on n’est pas interchangeable »
La République des copains.
En effet, avec cette réforme qui entérine la suppression du corps diplomatique, les fonctionnaires seront interchangeables. Une vraie République des copains et des coquins, le Président aura la main sur tout et pourra nommer qui il veut où il veut.
A peine installée sous les ors de la République, la nouvelle ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, doit donc face à la colère d’un corps qui ne se laissera pas décapiter aussi facilement. Le 25 mai, 500 agents du ministère ont signé une tribune dans le Monde intitulée « Nous faisons face à un risque de disparition de notre diplomatie professionnelle. », depuis cette date, les soutiens arrivent de partout, y compris, de personnalités œuvrant à l’extérieur au Quai d’Orsay, comme Jean-Marc Chataignier, actuel ambassadeur de l’Union européenne en RDC, qui s’est fendu d’un long post sur les réseaux sociaux par solidarité avec ses anciens collègues. Même si la missive est rédigée en termes très feutrée elle en ,dit long sur l’ambiance qui règne actuellement.