L’art moderne africain conquiert New York du 8 au 11 mai

Née à Marrakech puis à Londres, la foire internationale « 1-54 Art Fair »continue de promouvoir l’art moderne africain du 8 au 11 mai à New York. Un bel hommage à la créativité du continent autant qu’un pied de nez à ceux qui dans l’Amérique de Trump veulent effacer l’histoire.

Avec le joli mois de mai débute à New York la saison des salons d’art et autres événements culturels que lance chaque année avec faste le gala du Metropolitan Museum of Art, véritable défilé de mode et de glamour scruté par les paparazzis et les fashionistas de toute la planète.

Dans cette cour artistique américaine si prisée, l’art moderne africain a su trouver un siège de choix depuis maintenant 10 ans. Un trône même, occupé avec emphase par la « 1-54 Art Fair », cette foire qui ouvre ses portes du 8 au 11 mai en plein cœur de l’île de Manhattan.

Touria El Glaoui, la bonne fée

Né à Londres en 2013 de la vision de sa curatrice Touria El Glaoui, fille du peintre marocain Hassan El Glaoui, 1-54 affiche un nom qui sonne comme une utopie : représenter et unir les 54 pays du continent. Ce doux rêve est porté par une ambition aussi réelle qu’en partie assouvie. Rapidement devenue une référence, au point d’inspirer une concurrence en France avec Also Known as Africa (AKAA), l’étape londonienne s’est rapidement doublée en 2015 d’une destination arrivée, dans le temple de l’art que constitue New York City avant de tripler son édition en 2018 en ouvrant également un salon à Marrakech.

Une triangulation qui a fait la première et la plus importante des foires d’art moderne africain, dont la sélection est chaque année mise en avant  par le fort distingué New York Times, le très professionnel Artsy, le si bien informé Observer, ou le très sérieux Financial Times

Le Congo sort du coeur des ténèbres

Pour cette édition 2025, 30 galeries et 70 artistes venus de 17 pays ont été patiemment sélectionnés pour occuper les 30 000 m2 d’exposition et donner à voir ce que l’Afrique et ses diasporas offrent à l’art moderne de la planète. Les premières toiles de la galerie bahaméenne Tern ou de Kub’Art, venues de République démocratique du Congo, sont très attendues, comme un concentré du regard porté pat cet 2tat à la taille d’un continent sur l’actualité internationale.

En proie à la guerre, pillé pour ses ressources, portant encore les stigmates de la colonisation, et aux racines de toutes les révolutions industrielles et technologiques (caoutchouc, uranium, cuivre, coltan), l’ancien Zaïre produit également des artistes enragées. Les plasticiennes Prisca La Furie et Rachel Malaika entendent bien pousser un cri singulier lors des 4 jours d’exposition. Un écho au mouvement de révolte que fait doucement vibrer 1-54.

Dans une Amérique dont le président Trump entend réécrire l’histoire, en particulier celle des Noirs américains, la thématique choisie cette année a un écho particulier avec une mise en valeur des Caraïbes, passage quasi obligé des victimes de la traite des Noirs, cette tragédie qui fut à l’origine du formidable essor des Etats Unis mais aussi de ses blessures les plus enfouies.

L’Art est aussi Résistance.