L’Alliance des Etats du Sahel (Aes) renforce sa guerre contre les djihadistes

Des internautes partagent de fausses photos d’un centre de commandement ultramoderne de la Force unifiée de l’Alliance des États du Sahel, créée par le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Si un vrai poste a ouvert au Niger en septembre, les images diffusées ont en réalité été générées par intelligence artificielle.

Un article du site partenaire « Veille sahélienne »

https://t.me/veillesah/313

Mali

Le 6 octobre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim-Alqaida) et les Forces armées maliennes (Fama) s’accordent à relater le même engagement militaire de l’après-midi, à Kolondieba, près de Sikasso (sud), au passage d’une escorte de convoi d’hydrocarbures en provenance de la Côte d’Ivoire. Le Gsim se félicite de sa souricière sans proposer d’image. Les Fama, elles, revendiquent la destruction, par frappes aériennes, de « refuges terroristes ». A Niafunké, région de Toumbouctou, le Gsim prétend avoir utilisé, en début de journée contre une patrouille conjointe des Fama et de leurs supplétifs russes, une « charge explosive téléguidée », comme le spécifie la version arabe du bulletin. Là, non plus, pas de décompte des victimes.  Le même jour, les jihadistes annoncent la capture du poste de l’armée, aux environs de Koutiala, près de Sikasso.  Aucune des communications ne mentionne de bilan de pertes humaines.

Durant la matinée du 5 octobre 2025, le Gsim incendiait plusieurs camions-citernes de transport de carburant à Loulouni, région de Sikasso, au sud du pays, près de la frontière avec la Côte d’Ivoire. Une vidéo brève témoigne de l’incident mais il n’a pas été possible d’isoler une indication d’éventuels décès. L’identité du personnel à bord reste à authentifier.  

Les autorités continuent à nier la réalité de la pénurie mais s’efforcent de contenir la spéculation sur les tarifs de l’essence et du gas-oil. Les média publics affirment que l’approvisionnement du Mali en produits pétroliers se poursuit.

La vielle, 4 octobre, en soirée, un hélicoptère des Forces armées maliennes (Fama), qui convoyait des soldats d’Africa Corps (Ac) s’est écrasé aux environs de Baphou, région de Ségou. Ni les autorités, ni le contingent russe, encore moins les sources connexes de Veille sahélienne ne peuvent confirmer l’hypothèse de l’acte délibéré ou celle de l’accident. Là, aussi, l’on ignore le calcul des éventuels morts et blessés.  

Des sources concordantes mais tardives rapportent une tuerie de dizaines de civils, après une expédition punitive des Fama et des miliciens Donzo, le 2 octobre, à Kamona, région de Ségou. La tuerie de rétorsion a visé les hommes, dont certains furent égorgés. Pour le moment, le chiffre demeure imprécis. La veille, l’armée menait, dans la zone, la traque de Moujahidine, percepteurs de la Zakat, qui terrorisaient la population.

Niger

Le 5 octobre 2025, le double maire des communes d’Inatès et d’Ayorou, région de Tillabéri, est tué, pendant son voyage en voiture, par des combattants de l’État islamique au Sahel (Eis). A ses côtés, trouveront la mort, le chauffeur, 1 chef coutumier de l’ethnie Zarma (Djerma ) et 1 membre du Conseil consultatif de la refondation (Ccr), le parlement provisoire de la junte. L’embuscade se déroulait sur une route de l’espace des trois frontières entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Dans les Etats voisins, les assassinats ciblés d’élus, d’enseignants et de personnalités de l’islam quiétiste témoignent du regain d’agressivité des entités du jihad africain, y compris le Gsim.

Burkina Faso

Le mercredi 4 octobre 2025, des éléments du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim – Alqaïda) prenaient le contrôle, temporaire, de la ville de Dargo, située au nord-est du Burkina Faso. Sur les vidéo-amateur des hommes, à moto, en parcourent les rues, arborant des uniformes des militaires du Mali et du Burkina Faso, sans doute acquises lors d’une saisie de butin. D’une voie amusée, les jeunes insurgés précisent la date et le lieu, en guise de bravade.

Oubliée derrière les lignes du siège… Arbinda s’accroche à la vie. Le 3 octobre 2025, la population réclamait, au pouvoir central, l’envoi urgent de ravitaillements en vivres et non-vivres. Depuis plus de 6 mois siège intermittent, la ville, mainte fois attaquée, subit le blocus du Gsim. Les articles de première nécessité, en particulier les médicaments, l’huile et le sucre manquent déjà.

En revanche, signe d’une résilience à l’ensemble du Sahel, de nombreux ménages se dotent, désormais, de panneaux générateurs d’énergie solaire. Contournant la destruction des antennes des sociétés de téléphonie mobile, des familles se cotisent afin d’acquérir des kits de connexion à l’internet satellitaire de Starlink. Les jihadistes recourent au même biais.

Références

Carte Aes : 
 
image.png

Niger, photo Tillabéri : https://t.me/veillesah/317

Mali
Communiqués Gsim (2):
Communiqué Fama: https://t.me/veillesah/321
Vidéo Loulouni: https://t.me/veillesah/322
 
Burkina Faso
Vidéo Dargo: https://t.me/veillesah/323
Photos Arbinda: