L’Allemagne annonce son prochain retrait militaire du Niger

La Deutsche Welle a annoncé samedi que la base aérienne exploitée par l’armée allemande à Niamey fermerait d’ici le 31 août 2024, date d’expiration de l’accord de défense entre les deux pays. D’après le média, le Niger et l’Allemagne n’ont pas réussi à s’entendre sur les conditions de renouvellement du traité.

La Bundeswehr prévoit un retrait ordonné de ses 40 soldats déployés au Niger. La base et son équipement ont coûté environ 120 millions d’euros selon le quotidien allemand Der Spiegel.

Les autorités berlinoises ont jugé inacceptables les conditions posées par le Niger, qui souhaitait revoir l’accord sans mentionner de garanties sécuritaires pour les troupes stationnées à l’aéroport de Niamey ni de garanties d’autorisation sans complication de décollage et d’atterrissage d’avions. La partie nigérienne exigeait par ailleurs un partenariat d’égal à égal à travers la formation de militaires nigériens par l’armée allemande et la livraison d’armes. Mais le délai d’expiration de l’accord approchant, de nouvelles négociations n’étaient plus possibles.  

Le départ des soldats américains en voie d’achèvement

La base 201 d’Agadez

A Washington, les autorités ont annoncé que la base 101 de Niamey serait vidée ce dimanche de ses derniers personnels américains. Le général de division de l’Armée de l’Air Kenneth Ekman, actuellement au Niger pour coordonner le retrait, a précisé que le départ de la base 101 serait l’occasion d’une cérémonie dimanche soir. « Nous organiserons une cérémonie conjointe à cette occasion, pour le départ du dernier C-17 américain. Le gouvernement nigérien assumera le contrôle de toutes les anciennes emprises et infrastructures américaines », a dit Ekman lors d’une visio-conférence rapportée par l’agence Reuters.

« Nous allons maintenant concentrer nos efforts sur la base aérienne 201 », a-t-il ajouté, précisant que la base de drones à 100 millions de dollars située à Agadez, dans le nord du pays, pourrait être vidée rapidement, dès le mois d’août. Le délai accordé par les autorités nigériennes court jusqu’au 15 septembre. 

Partir en bon ordre pour ménager l’avenir

Général de division Kenneth Ekman

Les matériels de valeur, y compris les générateurs électriques, partiront avec les forces américaines mais les bases sont laissées en bon état, a dit le général. « Laisser derrière nous des épaves, nous séparer dans un contexte conflictuel ou détruire les lieux en partant serait hypothéquer les options dont nos deux pays auront besoin dans l’avenir. Car nos objectifs de sécurité restent imbriqués », a souligné Ekman.

Les responsables militaires américains conservent l’espoir de maintenir, même après ce retrait, une relation sécuritaire avec Niamey, après des années d’investissement dans la coopération militaire entre les deux pays. « Ce qui s’est passé ici, à la lumière du long partenariat entre les Etats-Unis et le Niger, est vraiment dommage », a dit Ekman. « Nous avons entretenu pendant plus de quinze ans un partenariat étroit au service de nos objectifs de sécurité mutuels. Et donc, nous voulions que notre départ soit conduit de façon responsable, rapide et à l’amiable. »
 
Il a ajouté que le moral des troupes était « ambivalent » à l’issue de presque une année d’incertitude. « Quand on discute avec les aviateurs et les soldats, on entend de tout, du rire aux larmes. »
 
Enfin, à une question sur la présence militaire russe sur le même aéroport de l’Escadrille à Niamey,  le général a répondu ainsi : « La dernière fois que j’ai parlé avec un interlocuteur nigérien, il a estimé la présence des forces russes à moins de 100 personnes. Et il aussi dit que lorsque les Russes auraient terminé de délivrer les formations, ils (les Nigériens) leur avaient demandé de rentrer chez eux. »