Le diplomate algérien Ramtane Lamamra (67 ans) a été pressenti pour remplacer le franco-libanais Ghassam Salamé comme envoyé spécial de l’ONU en Libye et donc médiateur en chef dans la crise libyenne.
L’ancien ministre des Affaires étrangères algérien (2013-2017), qui avait fait figure, quelques semaines au début de 2019, de successeur possible du président Bouteflika en raison de sa bonne image internationale et de sa probité, fut auparavant le Commissaire à la Paix et a la sécurité de l’Union africaine ( 2008-2013). Il s’était notamment illustré dans la médiation de plusieurs crises, notamment au Liberia.
Une proximité avec Emmanuel Macron
Pur produit des Affaires Etrangères algériennes connues pour la qualité de ses diplomates et fort d’un réseau relationnel au sein de l’Etat profond algérien, ce haut fonctionnaire expérimenté avait jusqu’à maintenant une double casquette à l’Union africaine et à l’ ONU. Conseiller de Moussa Faki Mahamat à Addis Abeba et Haut représentant de l’Union africaine pour une « Afrique sans armes », le diplomate était, en même temps, membre du Haut Conseil de l’ONU pour la médiation internationale à New York.
Cette double qualité ne pouvait que satisfaire les souhaits de l’Union africaine, qui revendique, avec raison, toute sa place sur le dossier libyen, tout en rassurant l’ONU et plus généralement la communauté internationale sur la capacité du futur médiateur à jouer collectif. « Ramtane Lamamra est sans doute l’homme politique algérien le plus apprécié et le plus écouté par Emmanuel Macron », explique un de ses proches amis.
Au Maghreb, les lignes bougent
La nomination de Ramtame Lamamra, comme septième envoyé spécial de l’ONU depuis 2011, ferait un large consensus et marquerait de manière éclatante le retour de la diplomatie algérienne dans le dossier libyen, en attendant qu’elle ne s’implique davantage dans le Sahel.
Au Maghreb, avec l’arrivée au pouvoir de l’Algérien Abdelmadjid Tebboune et du Mauritanien Mohamed ould el-Ghazouani, en attendant les initiatives carrées mais smuries du Président tunisien Kaïs Saïed, les lignes semblent enfin bouger.