Paris inquiet face à l’hostilité d’Alger, Washington en embuscade

L’antagonisme diplomatique entre l’Algérie et la France vient de franchir un nouveau cap. Mercredi en effet, l’Assemblée populaire nationale, à Alger, a adopté la proposition de loi réclamant des « réparations intégrales », doublées d’excuses formelles, pour « les crimes » de son passé colonial. Cer état d’esprit hostile rend oins probable la reprise de toute coopération sécuritaire entre les deux pays comme la France l’espérait 

Visant à « criminaliser la colonisation française en Algérie » – tel est son intitulé –, le texte d’initiative parlementaire a été validé par le gouvernement, qui avait, par le passé, enterré à plusieurs reprises des projets d’inspiration analogue.

À Paris, la seule réaction immédiate a été celle du ministère des affaires étrangères. Le Quai d’Orsay a dénoncé « une initiative manifestement hostile, à la fois à la volonté de reprise du dialogue franco-algérien et à un travail serein sur les enjeux mémoriels », tout en disant vouloir continuer de « travailler à la reprise d’un dialogue exigeant avec l’Algérie », notamment sur les « questions sécuritaires et migratoires » 

Interrogations françaises

Un accord historique entre les sécuritaires des deux pays, largement passé inaperçu, avait été en effet passé en 2022. Depuis, on regrettait, au sein des services français que cette coopération ait été mise entre parenthèse après les tensions qui ont marqué l’année 2025. D’autant plus que, le 7 décembre 2025, la nomination du général-major Mounir Zahi très proche des Américains au poste de directeur adjoint de la DGSI (contre espionnage algérien) traduisait la place privilégiée que conservait Washington. Plus grave, le maintien du directeur général actuel de la DGSI, le général Abdelkader Aït Ouarabi, dit Hassan, nommé en mai 2025, un interlocuteur historique des services français, fait l’objet de spéculations persistantes.  En France, sa nomination avait été interprétée comme un signal d’apaisement, dans un contexte de crise bilatérale marquée par les dossiers des OQTF, des influenceurs et la question du Sahara occidental. La libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal avait renforcé cette perception.Là encore, aucune communication officielle ne vient dissiper les interrogations. 

 Le report récent d’une réunion sécuritaire conjointe entre Paris et Alger prévue avant la fin de l’année illustre cette prudence. La coopération sécuritaire franco-algérienne, notamment sur le Sahel, apparaît désormais conditionnée à des équilibres internes algériens instables.

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