Le 12 avril 2025, Kizaba transforme le Théâtre Fairmount en laboratoire sensoriel. Avec un nouvel album mystérieux, l’artiste congolais fait dialoguer traditions africaines et sons électroniques dans un concert intime mais puissamment politique, porté par l’énergie des Nuits d’Afrique.
Le Théâtre Fairmount de Montréal s’apprête à accueillir une performance singulière. Le 12 avril, l’artiste congolais Kizaba y présentera son nouveau projet dans le cadre des Cabarets acoustiques Nuits d’Afrique. Connue pour son acoustique chaleureuse, cette salle intimiste devient le théâtre d’une exploration musicale qui défie les catégories : afro-électro, futurisme africain, transe technologique… Les mots manquent pour décrire un univers sonore en constante mutation.
Né à Kinshasa, Kizaba a grandi entre deux cultures et deux continents. De cette double appartenance est née une musique hybride, qui marie rythmes bantous, soukous, chants rituels, et textures électroniques résolument contemporaines. Le résultat : une œuvre inclassable, aussi enracinée que cosmopolite, aussi spirituelle que dansante.
Sur scène, une cérémonie
Sur scène, Kizaba ne se contente pas d’interpréter ses morceaux : il orchestre une cérémonie. Sa voix grave, tour à tour murmure et cri, tisse des récits de migration, de quête identitaire, de transmission. Les synthétiseurs rencontrent les percussions ancestrales, le lingala se mêle aux modulations numériques, et la scène devient un espace rituel où l’on entre en transe.
Le public montréalais, habitué aux propositions audacieuses de Nuits d’Afrique, répond présent. La salle se remplit d’une mosaïque humaine : afrodescendants en quête de sons connectés à leurs racines, explorateurs sonores curieux, familles venues vibrer ensemble au rythme d’une Afrique réinventée. L’ambiance est à la fois recueillie et incandescente. Il y a là une proximité rare, presque confidentielle, entre l’artiste et ses auditeurs.
Ce nouveau concert est aussi l’occasion pour Kizaba de dévoiler un album encore mystérieux, dont le titre et la tracklist n’ont pas encore été révélés. Un projet que l’artiste décrit comme un « voyage introspectif et ancestral à travers les paysages sonores d’une Afrique du futur ». Fidèle à sa démarche, il continue d’explorer les liens entre modernité technologique et spiritualité africaine, avec une exigence artistique qui le distingue nettement sur la scène contemporaine.
Ni totalement « musique du monde », ni entièrement « électro », la proposition de Kizaba échappe aux étiquettes. C’est ce qui fait sa force. Il incarne cette nouvelle génération d’artistes africains qui refusent d’être enfermés dans des cases. À travers lui, c’est une Afrique fluide, en mouvement, résolument moderne, qui s’exprime.
Au fil des morceaux, le Théâtre Fairmount devient capsule spatiale, piste de danse, forêt sonore. L’expérience dépasse le concert : elle devient immersion, prise de conscience, célébration. Kizaba ne chante pas seulement l’Afrique ; il l’invoque, la rêve, la fabrique. En temps réel. Et Montréal, ce soir-là, en devient le témoin vibrant.