La semaine culturelle africaine (23-30 mai), la culture africaine au féminin à Valence

De Valence à Paris, de Soweto à Évry, la semaine africaine s’annonce dense. Festivals, expositions, concerts et musées engagés célèbrent la créativité du continent et de ses diasporas, malgré l’annulation remarquée du concert parisien de Wizkid.

 Festival Siente África 2025 : Valence célèbre la culture africaine au féminin

Du 23 au 25 mai 2025, le Festival Siente África revient à Valence pour une édition spéciale dédiée aux femmes, mettant en lumière la richesse des cultures africaines à travers concerts, ateliers, expositions et gastronomie.

À Valence, le printemps rime avec rythmes, couleurs et énergie africaine. Du 23 au 25 mai 2025, le Festival Siente África investit le Camping Coll Vert, à Pinedo, pour une édition singulière placée sous le signe du féminin. Trois jours de musique, de danse, de performances, de rencontres et de saveurs, où la créativité des femmes artistes africaines est à l’honneur. Une programmation engagée, festive et profondément humaine.

Organisé dans un écrin de nature, à deux pas de la mer Méditerranée, le festival se veut un espace de reconnexion : à soi, à l’autre, et à un continent souvent mal connu dans sa diversité. Cette année, l’accent est mis sur les talents féminins : musiciennes, danseuses, cheffes, artisanes, conteuses… toutes sont invitées à occuper la scène, à transmettre leur art, à faire entendre leur voix.

La programmation musicale reflète cette richesse. On y retrouvera Fatoumata Yansané, danseuse guinéenne charismatique, dont les chorégraphies mêlent afrobeat, danse traditionnelle et expressivité contemporaine. À ses côtés, Mariama Diallo, venue du Sénégal, partagera la puissance physique et rituelle de la danse sabar. La percussionniste Mélissa Hié, originaire de Côte d’Ivoire, proposera des ateliers participatifs autour du djembé et des rythmes ancestraux. Enfin, la chanteuse équato-guinéenne Patricia Nzang, avec sa voix ample et chaleureuse, mêlera ballades et rythmes afro-pop dans un concert très attendu.

Mais Siente África est aussi un carrefour de savoirs et de pratiques culturelles. Chaque jour, des ateliers de danse, de percussions, de yoga africain, des cercles de parole, des rencontres autour du conte, des démonstrations de cuisine, des débats et des spectacles de feu sont proposés aux festivaliers. Le festival s’adresse à toutes les générations, avec un espace enfants dédié : jeux traditionnels africains, ateliers créatifs, maquillage, contes, mini-danse…

L’identité visuelle du festival est également pensée au féminin : tissus wax, motifs inspirés des cultures peules, mandingues, touaregs, ou bantoues. Les défilés de mode proposent des créations contemporaines conçues par des stylistes africaines et afrodescendantes, alliant élégance, engagement et recyclage textile.

Côté gastronomie, les visiteurs auront l’embarras du choix : des plats traditionnels sénégalais, ivoiriens, marocains, malgaches ou éthiopiens seront proposés sur place. Mention spéciale pour les stands végétariens et véganes, qui revisitent les classiques africains avec créativité : yassa végétal, mafé au tofu, couscous aux légumes confits, jus de gingembre maison, sorbets au bissap…

Pour prolonger l’expérience, plusieurs formules d’hébergement sont disponibles : emplacements pour tentes, bungalows, auberges et vans. Le site du Camping Coll Vert, à proximité du parc naturel de l’Albufera, offre un cadre propice à la détente, à la fête douce et à la contemplation. Entre deux concerts, on peut s’allonger à l’ombre des pins, flâner au bord de la mer, ou méditer en musique.

Cette édition spéciale « au féminin » rappelle le rôle essentiel des femmes africaines dans la création artistique, la transmission des savoirs, la résistance culturelle.  Alors que l’Afrique est souvent convoquée dans les discours politiques ou médiatiques de manière abstraite, Siente África en offre une expérience généreuse. Et cette année, ce sont les femmes qui en sont les héroïnes.

 Africa Day Concert 2025 : Soweto fait vibrer l’Afrique unie

Le 24 mai, le quartier de Soweto accueille une journée musicale exceptionnelle célébrant l’unité africaine. Entre afrobeat, jazz, musiques traditionnelles et performances inspirantes, l’événement met la créativité du continent à l’honneur.

C’est un symbole fort que de célébrer la Journée de l’Afrique à Soweto, quartier légendaire de Johannesburg, berceau de la contestation contre l’apartheid et foyer de création artistique intense. Le 24 mai 2025, à la veille de la Journée mondiale de l’Afrique, Soweto devient le centre névralgique d’un événement majeur : l’Africa Day Concert Festival, une journée entière dédiée à la musique, à la culture et à l’unité du continent.

Organisé au Morris Isaacson Centre for Music, haut lieu de la pédagogie musicale sud-africaine, le festival s’inscrit dans une volonté de transmission, de rassemblement et de rayonnement culturel. Il se déroule sous le thème « Africa Rise », affirmant une vision dynamique, audacieuse et solidaire de l’Afrique contemporaine. Loin des clichés, cet événement entend faire entendre les voix multiples d’un continent en mutation, par la seule force de son expression musicale.

Dès 10h du matin, le public est invité à vivre une immersion sonore totale. Jazz sud-africain, highlife nigérian, afrobeat ghanéen, rumba congolaise, percussions sénégalaises, trap panafricaine… le spectre est vaste, éclectique, mais toujours profondément enraciné. La programmation mêle figures confirmées et jeunes talents, artistes de renom et musiciens issus des conservatoires locaux.

Le Morris Isaacson Centre for Music, fondé pour démocratiser l’accès à la musique dans les quartiers populaires, offre une dimension profondément communautaire à l’événement. Y organiser le Africa Day Concert, c’est affirmer que la culture ne vient pas d’en haut, elle naît et se propage au cœur des quartiers.

Ce festival, c’est aussi un espace de réflexion culturelle. Entre les performances musicales, des prises de parole d’artistes, des lectures de textes panafricains, des ateliers intergénérationnels, viennent nourrir une pensée vivante de l’Afrique.

L’accessibilité est une priorité. Les billets sont proposés à des tarifs très bas, voire gratuits : de R0 à R250 (environ 0 à 12 euros), afin que tous puissent assister aux concerts. Cette politique inclusive incarne la volonté du festival de démocratiser la culture, d’en faire un droit, et non un luxe.

Dans les textes des chansons comme dans les interventions scéniques, une parole engagée émerge. Il est question d’unité continentale, d’écologie, de luttes féministes, de migrations, de traditions à préserver et à réinventer. Mais aussi de joie, de danse, de partage. Car la musique est aussi un rire et un hymne à la beauté.

Le public, métissé, joyeux, participe pleinement. On y croise des étudiants, des anciens militants, des enfants en habits traditionnels, des touristes, des professeurs de musique, des curieux…

L’événement ne s’arrête pas aux portes de Soweto. Il rayonne sur les réseaux sociaux, dans les écoles partenaires, dans les radios communautaires, dans les projets éducatifs qui prolongent cette journée tout au long de l’année.

À Soweto, ce 24 mai, c’est une Afrique vivante et solidaire qui s’élèvera en musique. Une Afrique qui, plutôt que d’attendre qu’on lui donne la parole, la prend en chantant.

Wizkid annule son concert du 25 mai à Paris : la tournée « Morayo » perd une date clé !

Le concert de Wizkid initialement prévu le 25 mai 2025 à l’Accor Arena de Paris est officiellement annulé. Une déception pour les fans de l’artiste nigérian, qui attendaient ce show-événement de la tournée « WIZKID // MORAYO // »

C’est une nouvelle qui a déçu de nombreux fans : le concert de Wizkid, programmé le dimanche 25 mai 2025 à l’Accor Arena de Paris, a été annulé. L’annonce, désormais confirmée par les principaux sites de billetterie et par l’Accor Arena elle-même, a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, suscitant interrogations et frustrations.

La tournée européenne « WIZKID // MORAYO », très attendue, devait marquer le retour sur scène de l’une des plus grandes icônes de l’Afrobeats, genre musical dont il est aujourd’hui la figure de proue. L’étape parisienne s’annonçait comme l’un des temps forts de cette tournée internationale, dans une salle mythique de la capitale capable d’accueillir plus de 20 000 spectateurs.

Mais malgré la notoriété de l’artiste et une promotion bien lancée, les ventes de billets n’ont pas atteint les objectifs escomptés. Selon plusieurs sources, dont des sites spécialisés et des journalistes culturels, c’est bien une fréquentation jugée trop faible qui a motivé cette décision. Aucun report de date n’est prévu à ce jour, et Wizkid n’a pas encore publié de déclaration officielle concernant l’annulation.

Sur les réseaux sociaux, l’incompréhension domine. « Comment un artiste comme Wizkid peut-il annuler un concert à Paris ? », s’indigne une internaute sur X (anciennement Twitter). D’autres avancent des explications plus larges : une saturation du marché des concerts, des prix élevés, une communication trop tardive, ou encore la concurrence d’autres événements afro-urbains prévus à Paris en cette fin de mois de mai.

Cette annulation est d’autant plus surprenante que Wizkid, de son vrai nom Ayodeji Ibrahim Balogun, jouit d’une renommée mondiale. Ses titres tels que « Essence », « Come Closer » ou encore « Ojuelegba » comptent des millions d’écoutes sur les plateformes. Artiste complet, mêlant rythmes traditionnels nigérians, hip-hop, reggae et pop contemporaine, il a collaboré avec des pointures comme Beyoncé, Drake, Skepta ou Burna Boy. En 2021, il devenait même le premier artiste africain à recevoir une certification platine pour un single aux États-Unis avec « Essence ».

Le concert parisien devait être l’occasion pour le public européen de découvrir en live les morceaux de Morayo, son prochain album, dont la sortie est attendue courant 2025. Avec une scénographie annoncée comme immersive et une équipe technique de haut niveau, la soirée s’annonçait comme un moment fort de la scène afropop à Paris. Hélas, ce rendez-vous n’aura pas lieu.

Pour les personnes ayant déjà acheté leur billet, les plateformes de billetterie (Ticketmaster, Fnac Spectacles, Leclerc Billetterie, etc.) ont mis en place des procédures de remboursement. Il est conseillé de se rapprocher du revendeur concerné, muni du numéro de commande, pour connaître les modalités précises. L’Accor Arena, de son côté, invite les spectateurs à consulter régulièrement son site officiel pour toute mise à jour éventuelle.

L’annulation du concert de Wizkid n’est pas un cas isolé. Ces derniers mois, plusieurs artistes internationaux ont dû revoir à la baisse leurs ambitions scéniques sur le continent européen. En cause : des coûts de production plus élevés, une fréquentation post-Covid encore instable et un public devenu plus sélectif. Même les stars planétaires ne sont plus à l’abri de fluctuations du marché.

Reste à savoir si Wizkid réintégrera Paris dans un prochain tour de piste. Le public français, largement acquis à l’Afrobeats, reste fidèle à ses artistes phares. Et les scènes parisiennes, du Zénith à Bercy, ont toujours su accueillir les grandes voix de Lagos, Accra ou Johannesburg. Si l’Accor Arena ne résonnera pas cette fois au son de « Essence », il est fort probable que la voix de Wizkid retentisse de nouveau dans l’Hexagone, sous d’autres latitudes et à d’autres dates.

En attendant, les fans peuvent continuer de suivre la tournée « Morayo » dans d’autres villes européennes encore maintenues, et espérer que cette annulation ne soit qu’un contretemps dans le parcours d’un artiste dont la trajectoire dépasse depuis longtemps les frontières de son continent.

Le Musée Paul-Delouvrier dévoile un trésor méconnu à Évry

Situé au cœur de la cathédrale d’Évry, le Musée Paul-Delouvrier offre une immersion unique dans l’art africain, en particulier éthiopien, ainsi que dans l’art sacré et contemporain. Un lieu méconnu à découvrir pour son riche patrimoine culturel. 

 

Installé dans la cathédrale de la Résurrection à Évry, le Musée Paul-Delouvrier propose un parcours culturel original, associant art africain, art sacré et art contemporain. Créé en 2007, ce musée diocésain offre une diversité de collections rarement réunies dans un même lieu, et reste à ce jour l’un des rares établissements en France à présenter une telle richesse consacrée notamment à l’art éthiopien.

Les troisième et cinquième étages du musée accueillent une collection permanente consacrée aux objets traditionnels d’Éthiopie et de ses pays voisins : plus de 250 pièces y sont exposées, incluant du mobilier, des statues, des parchemins magiques, des objets domestiques et liturgiques, des icônes et des croix. Cette collection a été constituée grâce à des dons et acquisitions, notamment ceux des collectionneurs italiens Marco Gilioli et Vincenzo Garibbo, et témoigne d’une attention particulière portée à la transmission du patrimoine culturel éthiopien. L’ensemble documente les pratiques religieuses et quotidiennes d’une grande diversité d’ethnies et de groupes linguistiques, avec des prolongements vers des pays comme l’Érythrée, Djibouti, le Kenya, la Somalie et le Soudan.

Au sous-sol, une autre section est consacrée à l’Afrique équatoriale et à l’océan Indien. Une soixantaine d’objets y sont exposés, provenant de plusieurs régions du continent africain. On y retrouve masques, fétiches, statues rituelles, maternités et instruments de musique. L’ensemble met en évidence l’importance du sacré dans l’art traditionnel africain et la variété formelle des productions culturelles.

Le quatrième étage du musée est dédié à l’art contemporain. Cette collection, constituée autour des courants apparus depuis les années 1980, regroupe des œuvres de figures marquantes de la scène artistique française. On y retrouve des représentants de la Figuration narrative, du groupe Supports-Surfaces, ou encore de l’Op Art. Parmi les artistes présentés figurent Gérard Fromanger, Pierre Buraglio, Louis Cane et Victor Vasarely. Cette section donne à voir des œuvres ancrées dans des problématiques politiques, visuelles ou matérielles, dans un dialogue discret avec le reste du parcours.

L’art sacré, quant à lui, occupe le cinquième étage, dans un espace rassemblant des objets liturgiques et patrimoniaux liés à l’histoire du diocèse d’Évry-Corbeil-Essonnes. Orfèvrerie, mobilier, ornements, manuscrits et peintures des XVIe et XVIIe siècles y sont présentés. Les œuvres exposées proviennent de différentes régions d’Europe, en particulier d’Italie, d’Espagne et des Pays-Bas, et permettent de situer les évolutions des pratiques religieuses à travers les siècles.

Ce musée original, intégré à l’architecture contemporaine de la cathédrale, se distingue par la complémentarité de ses thématiques. Le visiteur circule d’un continent à l’autre, d’une époque à une autre, sans rupture. L’agencement des espaces facilite la lecture des collections, en combinant accessibilité, lisibilité et cohérence muséographique.

Le Musée Paul-Delouvrier est situé au 12 Clos de la Cathédrale, 91000 Évry. Il est ouvert du vendredi au dimanche, de 14h à 18h. Le plein tarif est fixé à 5 €, le tarif réduit à 3 €. Le musée est accessible par le RER D, station Évry-Courcouronnes. Toutes les informations complémentaires sont disponibles sur le site officiel : www.museepauldelouvrier.fr.

Peu fréquenté, le lieu constitue pourtant une destination à part entière pour celles et ceux qui souhaitent découvrir un patrimoine peu mis en lumière, à la croisée de l’histoire religieuse, de l’art africain et de la création contemporaine.

Les collections ont leur bande-son au musée du quai Branly

Le musée du quai Branly – Jacques Chirac invite à une exploration sonore inédite de ses collections permanentes. Jusqu’au 17 septembre 2025, plus de 120 points d’écoute offrent une immersion dans les cultures d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques.

Jusqu’au 17 septembre 2025, le musée du quai Branly – Jacques Chirac propose un nouveau parcours intitulé Les collections ont leur bande-son, une installation sonore intégrée au sein des collections permanentes. Plus de 120 points d’écoute jalonnent les espaces du musée, offrant aux visiteurs une expérience de visite fondée sur l’écoute. Cette initiative permet de redécouvrir les objets présentés à travers leur dimension sonore, en lien avec les cultures d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques.

Le dispositif s’appuie sur différents types d’enregistrements : archives sonores, extraits de terrain, compositions originales. Certains sons sont diffusés en continu, d’autres se déclenchent automatiquement à l’approche du visiteur. Cette présence sonore, intermittente et répartie de manière régulière dans les salles, accompagne la visite sans l’interrompre. Elle apporte des informations supplémentaires sur les objets, mais aussi sur les environnements dans lesquels ils étaient utilisés. Les voix, les chants, les instruments ou les ambiances captées permettent de situer les œuvres dans un contexte culturel précis, sans recours au texte.

Le projet a mobilisé plusieurs équipes. Les conservateurs du musée ont travaillé avec des ingénieurs du son, des designers, des compositeurs et des spécialistes de l’ethnographie. Sous le commissariat d’Éric de Visscher, le parcours a été conçu pour s’insérer directement dans le flux de la visite, sans rupture de rythme ni changement de parcours. Le son n’est pas un commentaire sur les objets, mais une composante du parcours muséal lui-même.

La mise en place technique du système d’écoute repose sur des relais sonores discrets, qui ne modifient pas la scénographie du musée. L’objectif était de ne pas surcharger l’espace, ni de transformer la nature de l’exposition permanente. Chaque point sonore est associé à un objet, à un groupe d’objets ou à une aire géographique, et suit les logiques de regroupement déjà présentes dans le parcours existant.

Les collections ont leur bande-son permet aussi de présenter des matériaux habituellement absents de l’exposition : chants rituels, récits de voyage, témoignages recueillis sur le terrain. Certains enregistrements datent du début du XXe siècle, d’autres ont été réalisés récemment. Leur sélection a été faite en fonction de leur lien direct avec les objets, et non pour illustrer une ambiance générale.

Le musée du quai Branly – Jacques Chirac est situé au 37 quai Branly, 75007 Paris. Il est ouvert du mardi au dimanche, de 10h30 à 19h, avec une nocturne le jeudi jusqu’à 22h. Il est fermé le lundi. L’entrée coûte 14 € en plein tarif, 11 € en tarif réduit. L’accès est gratuit pour les moins de 18 ans, les ressortissants de l’Union européenne de moins de 26 ans, ainsi que le premier dimanche de chaque mois. Le parcours sonore ne nécessite aucun billet supplémentaire, il fait partie intégrante de la visite des collections permanentes.

Ce dispositif restera en place jusqu’au 17 septembre 2025. Il s’adresse à tous les publics, sans mode d’emploi ni médiation particulière, et s’inscrit dans les efforts du musée pour diversifier les approches de la visite. Le son, utilisé ici de manière précise et localisée, propose une autre manière d’appréhender les objets exposés, sans modifier leur présentation ni leur agencement. Toutes les informations pratiques sont disponibles sur le site du musée : www.quaibranly.fr.

Traversées Africaines 2025 : un voyage au cœur de la création africaine

Du 13 mai au 1er juin 2025, Paris et l’Île-de-France vibrent au rythme de la 5ᵉ édition de Traversées Africaines, un parcours artistique inédit mettant en lumière la richesse de l’art contemporain africain et de sa diaspora à travers 24 expositions.

Du 13 mai au 1er juin 2025, la région parisienne accueille Traversées Africaines, un événement dédié à la création contemporaine africaine et à sa diaspora. Organisée par l’association Pour l’art pour l’Afrique, cette cinquième édition fédère 24 expositions dans une vingtaine de galeries, musées et centres d’art, mettant en valeur plus d’une centaine d’artistes issus du continent africain et de ses diasporas. Le programme s’étend sur trois semaines, avec une concentration forte dans le 3ᵉ arrondissement de Paris, et s’étire jusqu’à Saint-Ouen et au 11ᵉ arrondissement.

Le principe de Traversées Africaines est simple : créer un parcours artistique à l’échelle de la ville, en fédérant des expositions déjà prévues ou conçues pour l’occasion, autour d’un axe commun – la visibilité de la création africaine contemporaine. Cette édition met en lumière la pluralité des approches artistiques et la diversité géographique des artistes invités, allant du Sénégal au Zimbabwe, en passant par la République démocratique du Congo, le Maroc, la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie ou encore les diasporas installées en Europe et aux États-Unis.

Parmi les expositions phares, Legs Series du photographe marocain Hassan Hajjaj est présentée à la 193 Gallery (24 rue Béranger, Paris 3ᵉ) jusqu’au 30 mai. Jouant avec les codes de la photographie de mode, des couleurs pop et des motifs empruntés à la culture populaire maghrébine, Hajjaj propose une série de portraits hauts en couleur, dans la lignée de ses travaux précédents, entre hommage et réappropriation.

À la Galerie Angalia (10-12 rue des Coutures Saint-Gervais, Paris 3ᵉ), l’artiste Eli Made explore les paysages mentaux et intimes avec Mindscapes, une exposition visible jusqu’au 21 juin. Cette plongée introspective est prolongée à la Galerie Olivier Waltman (15 rue du Perche, Paris 3ᵉ) par Le rythme. Choc vibratoire de l’être, une exposition collective réunissant Gastineau Massamba, Jérôme Lagarrigue et Ange Arthur Koua, du 13 mai au 21 juin. Les œuvres présentées interrogent le rythme comme dynamique corporelle, politique et plastique.

Du 15 mai au 14 juin, la Galerie Sabine Bayasli (99 rue du Temple, Paris 3ᵉ) accueille La vie est un conte de Famakan Maqassa. L’artiste y explore la narration comme outil de transmission culturelle à travers une série d’œuvres mêlant figuration, onirisme et mémoire. Dans un registre plus sculptural, Notions of Time de Terrence Musekiwa est visible à la Galerie Eric Dupont (138 rue du Temple, Paris 3ᵉ) du 17 mai au 21 juin. L’artiste zimbabwéen y présente des œuvres mêlant matériaux bruts et symboles ancestraux.

À la Hoop Gallery (63 rue Saintonge, Paris 3ᵉ), Moses Mous et Sisqo Ndombe livrent à partir du 17 mai une exposition intitulée Au-delà du Regard – Beyond the Gaze, visible jusqu’au 13 juillet. Leurs travaux s’attachent à déconstruire les représentations dominantes du corps noir dans l’espace public et artistique.

Plusieurs artistes sont mis à l’honneur de manière individuelle. C’est le cas d’Alex Ayivi, lauréat du Prix Traversées Africaines 2024, exposé à la Galerie Mariton de la Commune de Saint-Ouen. Son travail, entre abstraction et motifs symboliques, s’inscrit dans une recherche formelle sur les matériaux et les rythmes visuels. À la Galerie MAGNIN-A (118 boulevard Richard-Lenoir, Paris 11ᵉ), le peintre JP Mika présente Mongongo ya bozalisi – La voix de la nature jusqu’au 24 mai. Héritier de la peinture populaire congolaise, l’artiste mêle scènes de vie, figures mythiques et conscience écologique dans des toiles foisonnantes et colorées.

À noter également, en marge du parcours principal, l’exposition Paris noir. Circulations artistiques et luttes anticoloniales 1950-2000, organisée au Centre Pompidou (Place Georges-Pompidou, Paris 4ᵉ) du 19 mars au 30 juin 2025. Bien qu’elle dépasse le cadre strict de Traversées Africaines, cette exposition propose un contexte historique utile à la compréhension des liens entre création artistique et engagements politiques dans les milieux panafricains parisiens au XXᵉ siècle.

Traversées Africaines s’adresse à tous les publics, curieux, amateurs d’art ou professionnels du secteur. L’ensemble des expositions est en accès libre ou sur réservation selon les lieux. En plus des vernissages, des rencontres avec les artistes et des visites commentées sont prévues tout au long du festival.

L’événement affirme son rôle dans la mise en réseau des institutions artistiques franciliennes autour d’un projet commun. Il favorise la visibilité d’artistes encore peu exposés dans les circuits européens, tout en poursuivant le dialogue entre scènes africaines et internationales. Les initiatives privées comme publiques sont impliquées, et la programmation se veut représentative de la diversité des regards portés sur le monde africain contemporain.

Toutes les informations pratiques sont disponibles sur le site officiel : www.pourlartpourlafrique.fr. Traversées Africaines 2025 se présente comme un parcours dense, accessible, et fidèle à son ambition initiale : révéler la vitalité des expressions artistiques africaines dans toute leur pluralité, au cœur des espaces culturels franciliens.

Le 27 mai, Richard Bona et Alfredo Rodríguez en concert à La Seine Musicale

Le 27 mai 2025, l’Auditorium de La Seine Musicale vibrera au son du jazz fusion de Richard Bona et Alfredo Rodríguez. Une rencontre musicale inédite entre l’Afrique et Cuba, portée par deux virtuoses adoubés par Quincy Jones. 

Le mardi 27 mai 2025 à 20h30, l’Auditorium Patrick Devedjian de La Seine Musicale (Boulogne-Billancourt) accueillera un concert exceptionnel réunissant le bassiste camerounais Richard Bona et le pianiste cubain Alfredo Rodríguez. Cet événement s’inscrit dans la programmation Jazz et Musiques du monde de la saison 2025 et met en lumière la rencontre de deux musiciens dont les parcours, bien que géographiquement éloignés, convergent autour d’une même exigence artistique et d’un goût commun pour la fusion des genres.

Richard Bona, originaire du Cameroun, est reconnu pour son jeu de basse fluide, sa voix aérienne et sa capacité à intégrer des éléments de jazz, de funk, de pop et de musiques traditionnelles africaines. Collaborateur de Herbie Hancock, Pat Metheny ou Sting, il impose depuis les années 1990 un style singulier, mélodique et généreux. Son chant en douala et ses lignes de basse complexes confèrent à ses compositions une dimension intime et narrative, nourrie par ses racines.

Alfredo Rodríguez, pianiste cubain né à La Havane, s’est fait connaître sur la scène internationale après avoir été remarqué par Quincy Jones lors du Festival de jazz de Montreux. Son style se distingue par une virtuosité rythmique héritée des traditions afro-cubaines et une sensibilité harmonique empruntée au jazz classique. Compositeur attentif et improvisateur instinctif, il explore les textures et les cadences avec une grande finesse.

La collaboration entre les deux artistes est née d’une admiration partagée et d’une volonté commune de faire dialoguer leurs héritages respectifs. Tous deux ont été soutenus par Quincy Jones, qui les a accompagnés dans leurs premiers projets communs. Sur scène, ils construisent un échange dynamique où les frontières musicales s’effacent au profit d’un langage commun, celui de la liberté, de l’écoute et de l’improvisation.

Le concert du 27 mai à La Seine Musicale s’inscrit dans une tournée qui met en avant cette fusion musicale entre l’Afrique et Cuba. Pendant 1h15, sans entracte, les deux artistes enchaîneront compositions originales, morceaux réarrangés et moments d’improvisation, dans un format qui laisse toute sa place à l’interaction. Le répertoire, mêlant rythmes traditionnels et harmonies modernes, convoque autant les musiques savantes que les réminiscences populaires, dans une ambiance à la fois intimiste et festive.

L’événement est programmé dans le cadre de l’Auditorium Patrick Devedjian, salle de 1 150 places à l’acoustique étudiée, conçue pour les concerts acoustiques et les formations de musique de chambre ou de jazz. Les billets sont disponibles à partir de 31,50 € sur les sites de La Seine Musicale, Fnac Spectacles et Ticketmaster.

Ce concert, sans dispositif scénique particulier, repose entièrement sur l’énergie des interprètes et leur capacité à instaurer une relation directe avec le public. La programmation Jazz et Musiques du monde de La Seine Musicale vise à valoriser des parcours singuliers et à faire découvrir au public des artistes qui, à travers leur art, tissent des passerelles entre les continents. La venue de Richard Bona et Alfredo Rodríguez incarne pleinement cette ligne artistique.

L’adresse complète du lieu : La Seine Musicale, Île Seguin, 92100 Boulogne-Billancourt. Toutes les informations pratiques, horaires et plans d’accès sont disponibles sur le site www.laseinemusicale.com.

Cette soirée du 27 mai est une occasion rare de découvrir deux musiciens d’envergure internationale, réunis pour une performance sans artifices, portée uniquement par l’exigence musicale et la chaleur du dialogue.