Des haut-parleurs crachent le bourdonnement assourdissant d’avions de guerre, des peintures d’enfants blessés et de femmes éplorées tapissent les murs: un musée de Moscou met en scène la » cruauté » de l’Otan, en plein conflit en Ukraine.
Juste avant la grande parade militaire annuelle du 9 mai, l’exposition est bien achalandée. A l’entrée, un groupe de cadets adolescents en uniforme pose pour une photo. Contrairement aux autres expositions du musée, situé sur l’avenue Tverskaïa en plein coeur de Moscou, celle-ci est gratuite.
L’Otan, un agresseur
Le message principal est clair: l’Otan est un agresseur. Sur les murs abondent des photos de manifestations européennes anti-Alliance et de nombreuses photos d’enfants, blessés ou souriants, dans les gravats de zones de conflit.
» Nous parlons ici, entre autres, du fait que, dans le conflit actuel, l’Otan joue un rôle très important et très actif « , affirme à l’AFP Fiodor Kokine, 28 ans, responsable scientifique du musée. » Ils fournissent des armes, du matériel, des munitions à l’Ukraine « . Cette exposition préparée » en moins de quelques semaines » a accueilli 14.000 visiteurs jusqu’à présent, ajoute-t-il. Il signale la présence dans la salle d’un » lanceur de missiles antichars produit au Royaume-Uni et utilisé par les forces armées ukrainiennes » actuellement.
» Ce travail a été fait à la hâte « , soupire Alexandra, 40 ans, professeure documentaliste dans un établissement d’État. » Je pensais que ce serait pertinent d’emmener mes étudiants, en lien avec les événements politiques, mais je regrette le temps perdu « . » Pourquoi parle-t-on de cruauté? Pourquoi ne pas parler plutôt des raisons de la création de ce bloc, de comment il a évolué avec le temps? « , s’interroge-t-elle, le ruban de Saint-Georges, utilisé en Russie pour commémorer la Seconde Guerre mondiale, épinglé sur la poitrine.
Pour Moscou, le caractère belliqueux de l’Alliance n’est plus à démontrer, le Kremlin et Vladimir Poutine n’ayant cesse de citer l’exemple du bombardement de Belgrade en 1999, durant la guerre du Kosovo, ou encore celui de la Libye de Kadhafi en 2011. Polesterov cite d’ailleurs les frappes contre la Yougoslavie: » À l’ONU, la Russie et la Chine étaient contre (…) La décision a été prise par (Bill) Clinton, le président des États-Unis, et des criminels comme lui « .