Un seul acteur remodèle la géopolitique au Proche Orient, Donald Trump, avec l’appui des pays du Golfe mais sans la participation active d’Israël: Donald Trump. C’est ce qu’affirme Haaretz, le grand quotidien de la gauche israélienne.
Le « jour d’après » au Proche Orient , un plan à plusieurs volets qui, sur la base des succès militaires engrangés par Israël, une libération des derniers otages encore détenus par le Hamas et un nouvel horizon économique pour la région serait en train de voir le jour.
Tous les changements potentiellement en cours au Moyen Orient, relève Haaretz, dans une analyse osée et provocatrice de son spécialiste des affaires régionales, Zvi Bar’el, « ne sont liés en aucune façon à une initiative ou à un plan stratégique concoctés par Israël : en réalité tout est orchestré par Donald Trump et [tout ce qui est prévu] découle de la légitimité des relations du président américain avec les pays du Golfe, en premier lieu l’Arabie Saoudite »… L’analyste enfonce le clou plus loin dans son article, affirmant que le « rôle d’Israël se limite au fait de brandir la menace d’action militaire mais en aucune façon à peser sur l’agenda de la politique régionale. »
Terrible ironie de l’Histoire
Israël, en dépit de sa puissance militaire et des victoires à répétition engrangées sur le Hamas à Gaza et sur le Hezbollah au Liban, succès ayant contribué à un affaiblissement géopolitique significatif de l’Iran, serait ainsi devenu un bastion isolé, retranché dans son fragile pré carré et désormais mis sur le banc de touche par le « Roi » Trump.
A l’appui de sa démonstration, l’article donne comme premier exemple le Liban : « Trump a menacé le gouvernement libanais de sanctions afin de le pousser à accélérer le déploiement de l’armée et de neutraliser le Hezbollah tout en limitant les opérations militaires israéliennes au Liban ; ce pays est en fait devenu le terrain de jeu américain tandis qu’Israël est invité à jouer sa partition selon les nouvelles règles [imposées par les Américains]
Trump à la manoeuvre en Syrie
L’équation est la même en Syrie après la chute du régime de Bachar Al Assad : « Trump a ignoré les demandes israéliennes de ne pas reconnaître le nouveau gouvernement [de l’ancien Al qaïdiste Ahmed Al Shaara] ». Tout au contraire, pointe Zvi Ba’rel : « Il a honoré la requête du Prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman et rencontré Al Sharaa, lui a serré la main et a levé les sanctions contre la Syrie : ainsi il a donné une légitimité internationale à un régime qui considère Israël comme un ennemi potentiel ». Conclusion : « Israël est donc contraint de s’adapter à une réalité politique dont le contrôle lui échappe et dont les règles sont fixées à Washington, Riyad, Abu Dhabi, Doha et Ankara ». Terrible bilan pour un Netanyahu, le « meilleur allié » des Américains…
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