Les tensions autour du programme nucléaire iranien se sont intensifiées ces dernières semaines, alimentant les spéculations sur une éventuelle action militaire de grande envergure menée par Israël, les États-Unis, ou les deux conjointement. Selon des sources israéliennes, cette frappe pourrait être « la plus grande depuis la Seconde Guerre mondiale ».
Selon la chaîne israélienne Channel 14, dans un rapport diffusé ce mardi, une attaque de vaste ampleur contre l’Iran serait actuellement en préparation. La chaîne précise que l’opération pourrait être menée par Israël seul, par les États-Unis, ou de manière conjointe. Elle viserait principalement les installations nucléaires iraniennes dans le but de mettre un terme définitif au programme atomique de la République islamique.
Dans son rapport, Channel 14 décrit la frappe envisagée comme « la plus grande depuis la Seconde Guerre mondiale », une expression forte qui témoigne de l’ampleur potentielle de l’opération, tant sur le plan militaire que géopolitique. Toujours selon la chaîne, cette action serait déclenchée si aucun développement significatif ne survenait dans les négociations sur le nucléaire iranien dans les semaines à venir.
Israël, Washington et la ligne rouge nucléaire
Du côté israélien, les avertissements se multiplient. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a réitéré que l’Iran ne doit jamais obtenir l’arme nucléaire, qualifiant le régime des mollahs de « menace existentielle » pour Israël. Tsahal aurait déjà mené plusieurs simulations d’attaques contre les sites iraniens, notamment ceux de Fordo, Natanz et Arak. La perspective d’une frappe préventive, longtemps jugée risquée, semble désormais perçue comme inévitable par une partie de l’état-major israélien.
Les États-Unis, de leur côté, n’ont pas confirmé leur participation à une opération militaire, mais des signaux ont été envoyés à Téhéran par la voie diplomatique et via le renforcement de leur présence militaire dans le Golfe. L’administration Trump — revenue au pouvoir début 2025 — a adopté une posture résolument plus offensive. Trump a récemment menacé Téhéran d’un « châtiment jamais vu » si les Gardiens de la révolution poursuivaient leurs provocations contre les intérêts américains ou israéliens dans la région.
Réaction iranienne et risques d’escalade
Téhéran, de son côté, reste ferme. Le guide suprême Ali Khamenei a promis une riposte « foudroyante » à toute attaque contre la souveraineté iranienne. L’Iran affirme que son programme nucléaire est à but exclusivement civil, mais continue d’enrichir de l’uranium à un niveau proche du seuil militaire, ce qui alimente les inquiétudes des Occidentaux.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a qualifié les menaces israélo-américaines d’« actes de guerre psychologique » et averti que toute action militaire entraînerait une réponse régionale, incluant ses alliés au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen. Le Hezbollah, très proche de Téhéran, a déjà déclaré qu’une attaque contre l’Iran serait considérée comme une attaque contre l’ensemble de « l’axe de la résistance ».
Une guerre qui ne dira pas son nom ?
Ce qui se joue aujourd’hui va au-delà de la seule question du nucléaire. L’enjeu est la reconfiguration stratégique du Moyen-Orient. Une attaque d’une telle ampleur serait probablement suivie d’une réaction asymétrique : attaques de missiles, sabotage d’oléoducs, menaces sur les détroits stratégiques comme celui d’Ormuz. Les analystes mettent en garde contre un engrenage incontrôlable. Une frappe, même ciblée, pourrait déclencher un conflit régional aux multiples fronts. Le Liban, déjà en état d’alerte, la Syrie, l’Irak, le Yémen et Israël pourraient être aspirés dans une spirale d’hostilités croissantes.