L’ambassadeur de Guinée Equatoriale en France, Miguel Oyono Ndong Mifumu, a été reçu, à sa demande, en audience au Quai d’Orsay le 16 avril dernier. Il y a rencontré Rémi Maréchaux, directeur Afrique et Océan indien. Objectif : solliciter une rencontre entre les présidents Obiang et Macron afin de clarifier la position de la France envers la Guinée Equatoriale et dissiper les malentendus. Cela fait en effet dix ans qu’aucune rencontre ministérielle ou présidentielle n’a eu lieu malgré de nombreuses relance des Equato-guinéens.
Des révélations sur le coup d’Etat de décembre 2017
L’ambassadeur a aussi informé ses interlocuteurs français qu’un procès jugeant les responsables de la tentative du coup d’Etat mercenaire de décembre 2017 aurait bientôt lieu en Guinée Equatoriale. Si ,selon Malabo, des ressortissants français sont impliqués, l’ambassadeur a toutefois affirmé ne pas disposer d’éléments impliquant le gouvernement français. Mais a prévenu que « de nouveaux noms et informations sortiront, créant de nouvelles surprises ».
Miguel Oyono Ndong Mifumu en a profité pour rappeler que la Guinée Equatoriale a « associé les entreprises françaises au développement » de son pays et que des sociétés comme Total ou Orange ont bénéficié de « l’exclusivité pendant des années ». Mais qu’au vu du contexte diplomatique, une rencontre entre les présidents Obiang et Macron est « la seule voie pour ouvrir de nouvelles opportunités aux entreprises françaises ». « Rien ne peut avancer face à un blocage systématique de Paris » a-t-il martelé.
Stop aux « intermédiaires officieux »
En guise de conclusion, l’ambassadeur a souligné qu’il lui semblait « opportun de tourner la page. Mon pays n’a provoqué aucune crise avec la France et, en tant qu’ambassadeur, je ne peux pas cantonner ma mission à la gestion de crises provoquées par des groupes ou individus animés d’obscurs objectifs. Nous n’ignorons pas ce qui se passe mais les deux gouvernements doivent clarifier leurs positions et sortir de cette situation ». Tout en précisant que la Guinée Equatoriale ne voulait plus que des « intermédiaires officieux comme on nous le propose à de nombreuses reprises » tentent de s’immiscer dans les dossiers.